Actualité - Prise en charge

Cancers gynécologiques : l'expertise de l'Institut Curie

15/09/2022
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Particulièrement impliqué dans la lutte contre les cancers gynécologiques, l'Institut Curie concentre les expertises pluridisciplinaires pour proposer aux patientes la meilleure prise en charge globale et développer de nouvelles pistes thérapeutiques toujours plus personnalisées.

Photo d'illustration gynéco pour Septembre turquoise

Chaque année en France, plus de 15 000 femmes apprennent qu’elles ont un cancer gynécologique (cancer du col de l'utérus, de l'endomètre, de l'ovaire, des trompes, du vagin et de la vulve). Parmi ces cancers, certains sont évitables grâce au vaccin anti-HPV ou dépistables.

Très impliqué face à cet enjeu de santé publique, l’Institut Curie s’investit tant en recherche fondamentale, appliquée et clinique, qu’en matière de soins dans la lutte contre ces cancers. Ils représentent la 3e localisation en nombre de patientes prises en charge à l'institut.

Structure de recours pour les cas complexes ou rares, les services de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie sont labellisés par la Société européenne d'oncologie gynécologique (ESGO). Ce gage d’excellence assure aux femmes un niveau de qualité optimale de prise en charge. Elles peuvent compter selon les cas sur une chirurgie, une chimiothérapie, une radiothérapie voire une immunothérapie ou une thérapie ciblée, complétées par des soins de support.

La décision récente des autorités de santé de rehaussement des seuils d’autorisation pour opérer des femmes atteintes de cancer de l’ovaire va conduire à une concentration des prises en charge confirmant la valeur ajoutée, pour les patientes, des centres experts comme l’Institut Curie.

Notre organisation sur nos deux sites permet à chaque patiente un accès facilité à une équipe médicale et paramédicale aux expertises reconnues, et ce, où qu’elle réside en Ile-de-France

Explique le Dr Nicolas Pouget, président de la Commission médicale d’établissement (CME) et chef du service de Chirurgie gynécologique et mammaire du site de Saint-Cloud. 

Aujourd'hui, en complément de cette expertise, la médecine personnalisée nécessite un plateau technique performant. L’investissement et l’expérience historique et avant-gardiste de l'Institut Curie permet de répondre à cette double exigence avec pour exemples innovants la caractérisation tumorale par la pathologie numérique – qui associe numérisation des coupes très fines issues des prélèvements de tumeurs et outils d’intelligence artificielle - et l'oncogénétique, toutes deux mises en œuvre dans la prise en charge des cancers gynécologiques.

Gynécologues et oncologues portent également une attention particulière à la préservation de la fertilité avant traitement, mais aussi à des sujets sur la sexualité et les troubles gynécologiques post-thérapeutiques, avec un accompagnement spécialisé.

Les avancées majeures portées par l'Institut Curie


Cancer du col de l’utérus avancé : la place de l’immunothérapie ?

A l’Institut Curie, l’essai multicentrique NICOL évalue actuellement l’ajout de l’immunothérapie au traitement standard qui associe radiothérapie et chimiothérapie dans les cancers du col de l’utérus localement avancés. Les résultats, présentés lors du dernier congrès de l’ASCO* en juin 2022, montrent l’absence de toxicité surajoutée ; les analyses translationnelles sont en cours pour identifier des facteurs prédisant une meilleure efficacité. Ceci permettra une nouvelle étape : identifier des sous-groupes de patientes répondant mieux à cette association innovante afin de pouvoir proposer le meilleur traitement à chaque patiente selon son profil.

 Cancers du vagin et de la vulve : une expertise partagée
Pour une prise en charge des femmes atteintes de ces pathologies rares, l’Institut Curie anime une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) associant les acteurs d'autres hôpitaux ainsi que des acteurs libéraux investis dans cette pathologie mal connue. A l’institut, des praticiens sont investis dans la rédaction de référentiels européens de prise en charge.

 Cancers de l’ovaire : les pistes ouvertes par la recherche

>> Poursuivant la piste ouverte par les nouvelles thérapies ciblées, le Dr Manuel Rodrigues explore les données de l’étude internationale PAOLA1 pour mieux cerner le rôle des mutations BRCA 1 ou 2.
Au congrès de l’ASCO* 2022 (lire le communiqué), « nous avons annoncé que l’olaparib (un inhibiteur de PARP) apportait certes un bénéfice quelle que soit la mutation BRCA mais que la magnitude de l’impact pouvait différer selon la localisation de la mutation sur la protéine. Ces résultats posent de nouvelles questions sur la biologie de BRCA1/2 ; leurs réponses pourraient permettre de personnaliser la prise en charge des patientes », se réjouit le médecin-chercheur.


>> Les travaux de l’équipe de recherche de Fatima Mechta-Grigoriou, Stress et cancer (Unité Inserm U830), ont par ailleurs montré le rôle des fibroblastes dans la cancérogenèse des tissus ovariens et mammaires. Un sous-groupe de ces cellules non-cancéreuses, présentes naturellement dans les tissus, crée un environnement immunosuppresseur. Ainsi, elles bloquent non seulement les défenses naturelles du patient mais également les immunothérapies. Par ailleurs, son équipe a également étudié l’hétérogénéité des cellules cancéreuses ovariennes en démontrant l’impact majeur du stress oxydant et du métabolisme dans leur sensibilité à la chimiothérapie.

Des pistes que le Centre de recherche de l’institut investigue parmi d'autres, dans différents domaines, notamment en génétique ou en biologie des cancers pour apporter des réponses innovantes à la lutte contre les cancers gynécologiques.

 

* ASCO pour American Society of Clinical Oncology

Une webcconférence dédiée aux cancers gynécologiques ouverte à tout le monde

Une web-conférence pour le grand public, les patients et tous ceux en quête d’information, du Dr Sophie Frank, gynécologue médicale à l’Institut Curie, spécialiste des cancers gynécologiques et en oncogénétique 

► Jeudi 29 septembre 2022 de 12h00 à 12h45

« Cancer du col de l’utérus : prévention, dépistage, signes d’alerte »


Rejoignez la web-conférence en cliquant ICI