nouvelle piste thérapeutique
La Cytidine Désaminase (CDA) est une protéine avec laquelle il faudra désormais compter en cancérologie ! Comme le prouve la dernière publication de l’équipe de Mounira Amor-Guéret, directrice de recherche CNRS et directrice de l’unité Stress génotoxiques et cancer (CNRS/Université Paris Saclay/Institut Curie).
Initiée dans l’équipe de Mounira Amor-Guéret, l’étude dans les cancers de la régulation et de l’expression de la CDA, enzyme impliquée dans la production des constituants de l’ADN, est le fruit d’une collaboration étroite entre le Centre de Recherche, incluant le département de Recherche translationnelle, l’Ensemble Hospitalier de l’Institut Curie et le National Cancer Institute (NCI, NIH, Bethesda, USA). Elle a permis de définir 2 nouveaux sous-groupes de tumeurs mutuellement exclusifs : les tumeurs exprimant la CDA et celles ne l’exprimant pas ou très peu.
Environ 60 % des lignées cellulaires tumorales et tissus tumoraux, quel que soit leur type tissulaire, n’expriment que peu ou pas l’enzyme CDA du fait essentiellement d’un mécanisme épigénétique, la méthylation, qui empêche l’expression du gène correspondant. Cette nouvelle caractérisation est totalement indépendante des autres bio-marqueurs couramment utilisés.
Les implications thérapeutiques de cette découverte sont importantes. La preuve de concept a, quant à elle, été apportée avec l’Aminoflavone, molécule qui a été testée en essai clinique de phase 2 aux Etats-Unis. L’équipe de Mounira Amor-Guéret a montré que l’Aminoflavone s’attaque spécifiquement aux cellules cancéreuses déficientes en CDA, sans affecter celles qui l’expriment.
L’absence d’expression de CDA pourrait donc devenir un nouveau critère de choix thérapeutique, prédictif de la réponse à certaines chimiothérapies.