- Accueil >
- Patients et soins >
- Support et accompagnement >
- Oncogériatrie
Oncogériatrie : le cancer chez les personnes âgées
Près de 2 cancers sur 3 surviennent chez des personnes âgées de 75 ans et plus. L’hétérogénéité de la population âgée en termes de vieillissement et d’état de santé impose d’associer les compétences des gériatres et des oncologues, pour une prise en charge adaptée du cancer et de la personne. C’est tout l’enjeu de cette discipline qu’est l’oncogériatrie.

Le cancer chez le sujet âgé
La pathologie cancéreuse est particulièrement fréquente dans la population âgée, avec un risque évolutif non-négligeable pour certains cancers. Il n’y a pas d’âge officiel déterminé à partir duquel on parle de « personne âgée ». Le curseur est souvent placé à 70-75 ans en cancérologie, sachant que l’âge physiologique est plus important à considérer que l’âge civil. Avec l’âge, d’autres problèmes de santé ou handicaps peuvent survenir, et compliquer la prise en charge du cancer.
Si tous les traitements peuvent être envisagés, ils doivent être adaptés à l’âge physiologique des patients et à leur état de santé global. Le recours aux traitements standards n’est pas toujours possible.
Une évaluation de l’état de santé général de la personne âgée est réalisée en étroite collaboration avec un gériatre qui explore plusieurs domaines : médical, neuropsychologique, socio-environnemental et spirituel. Cette évaluation détermine les capacités de la personne à tolérer les traitements anti-cancéreux envisagés quels qu’ils soient : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, thérapie ciblée, immunothérapie. C’est ce qu’on appelle « l’évaluation gériatrique approfondie (EGA) ».
L’EGA est aussi capitale que l’analyse précise de la tumeur pour aboutir à une prise en charge globale personnalisée.
Cette évaluation n’est pas systématique. Elle est particulièrement indiquée en cas de fragilité dépistée, et notamment quand les traitements envisagés sont à risque d’effets secondaires importants (par exemple chimiothérapie ou chirurgie lourde).
La prise en charge des personnes âgées à l’Institut Curie
A l’Institut Curie, plus d’un quart des patients en cours de traitement ont plus de 70 ans. Quatre gériatres travaillent à l’Institut Curie (deux à Paris, deux à Saint-Cloud) en étroits liens avec les oncologues médicaux, radiothérapeutes et chirurgiens.
Nos gériatres interviennent en consultation, en hôpital de jour, et en hospitalisation traditionnelle (médecine, chirurgie), pour des EGA ou des avis plus ponctuels. Ils interagissent au quotidien avec les soignants et le personnel paramédical pour faciliter le parcours de soin. Ils se concertent avec les oncologues lors de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP).
L’oncogériatrie est en effet l’affaire de tous : tous les soignants sont concernés, car sur 3 patients atteints de cancer, 2 sont âgés de plus de 75 ans ! Les spécialistes de l’Institut Curie s’investissent donc fortement dans la formation des professionnels de santé à cette prise en charge. L’Institut Curie est aussi co-responsable, avec l’Hôpital Européen Georges Pompidou, d’une des 5 Unités de coordination en oncogériatrie (UCOG) en région parisienne.
L’institut Curie poursuit le déploiement de l’outil de dépistage de fragilité G8 (validé dans l’étude nationale Oncodage), dont l’INCa recommande désormais l’utilisation au début de la prise en charge de toute personne âgée de 75 ans et plus. Ce questionnaire, renseigné par le cancérologue ou l’infirmière de consultation, est pris en compte lors des RCP. Il permet d’identifier les personnes nécessitant une consultation spécifique d’oncogériatrie avec EGA. Selon les fragilités détectées, différentes interventions gériatriques sont mises en place : kinésithérapie, soutien nutritionnel, mesures psychosociales, etc. Les difficultés potentielles et les risques de décompensation sont anticipés, grâce à des mesures d’accompagnement ciblées, pour optimiser le déroulement du traitement du cancer.
Des adaptations des traitements, comme la radiothérapie hypofractionnée réduisant le nombre de séances et de déplacements, la chimiothérapie à doses moindres, moins prolongée ou avec des médicaments différents, peuvent être proposées.
L’équipe d’oncogériatrie
Après 75 ans, d’autres maladies ou handicaps s’associent fréquemment au cancer. Pour décider du traitement spécifique et du suivi les plus adaptés, il est essentiel d’appréhender l’ensemble des difficultés médico-psychosociales et leur retentissement sur le quotidien. Le vieillissement et l’état de santé peuvent impacter la tolérance des traitements anti-tumoraux, favoriser les toxicités et les complications, les décompensations de pathologies chroniques. Compétences oncologiques et gériatriques se rejoignent donc, autour des patients âgés et fragiles atteints de cancer.
Notre équipe est composée de médecins (spécialistes de la personne âgée et connaissant la cancérologie), d’infirmières et d’assistantes médicales.
Chaque jour, nous interagissons avec les médecins, les soignants et paramédicaux de l’Institut Curie.
Nos missions :
- Faire le point sur vos problèmes de santé et handicaps, sur vos aptitudes et ressources.
- Éclairer le cancérologue et/ou chirurgien et/ou radiothérapeute qui vous a reçu, sur les possibilités de tel ou tel traitement envisagé.
- Participer à la mise en route puis au bon déroulement du traitement.
- Déclencher des interventions si nécessaire, par exemple en matière de nutrition, kinésithérapie, soutien psychologique, aide sociale, orthophonie, etc.
- Adapter votre ordonnance de médicaments pour une concordance avec le traitement du cancer et des autres pathologies.
- Prévenir au mieux les effets indésirables des traitements. Réajuster les soins en cas de survenue d’effets indésirables.
- Vous orienter vers les professionnels de soins adaptés à vos besoins.
- Faire le lien et travailler avec les différents intervenants ; ceux de l’Institut Curie et ceux de ville : soignants libéraux, réseaux de soins, médecins traitants et spécialistes, structures de soins externes, etc.
Qui vous oriente vers nous ?
Les médecins, chirurgiens, soignants ou paramédicaux de l’Institut Curie que vous avez rencontrés. Ils ont repéré la nécessité d’une évaluation précise de votre état de santé afin d’adapter au mieux les thérapeutiques et soins à venir.
Le questionnaire G8 (validé par l’étude Oncodage)
Il s’agit d’un outil de dépistage des fragilités gériatriques, recommandé par l’INCa, pour aider les équipes de soins à vous orienter vers notre équipe (téléchargez le questionnaire).
Rencontrez nos équipes en consultation ou en hospitalisation de jour ou complète.
Hôpital de Paris
- 01 44 32 41 58
- Plus d'informations
Hôpital de Saint-Cloud
- 01 47 11 23 80
- Plus d'informations
Une évaluation gériatrique approfondie pré-thérapeutique des patients âgés fragiles,
C’est prendre en compte leur état de santé global et leur projet de vie,
Pour choisir mieux les traitements du cancer et assurer leur efficacité,
Pour éviter certaines toxicités,
Et ainsi favoriser indépendance fonctionnelle et autonomie.
La recherche sur les cancers des personnes âgées à l’Institut Curie
Concernant la recherche clinique, la population âgée est encore trop souvent exclue des essais thérapeutiques, rendant difficile le développement de prises en charge adaptées authentiquement justes et démontrées. Il faut donc favoriser l’accès aux essais cliniques, spécifiques ou moins spécifiques mais alors ouverts à « tout âge », démarche qui est largement soutenue par l’INCa, le Plan cancer, le groupe Unicancer de recherche clinique en oncogériatrie GERICO, l’intergroupe de recherche clinique en oncogériatrie GERICO/UCOG (DIALOG) labelisé par l’INCa et à l’international par la Société internationale d’oncogériatrie (SIOG).
Le groupe GERICO développe des méthodes de recherche adaptées à l’âge, centrées prioritairement sur la protection du capital fonctionnel et de l’autonomie, sur la qualité de vie mais aussi sur l’accès à l’innovation, aux traitements modernes moins toxiques et sur la désescalade thérapeutique. Par exemple l’Institut Curie a été le premier centre recruteur pour le programme ASTER 70s (GERICO 11) explorant le bénéfice de la chimiothérapie post-opératoire du cancer du sein hormonosensible après 70 ans, en fonction d’une analyse plus fine des gènes liés au grade tumoral.