Les cancers digestifs

28/02/2022
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Les cancers digestifs peuvent se développer sur tout le tube digestif (œsophage, estomac, intestin grêle, côlon-rectum, anus) ainsi que dans d’autres organes comme le foie, le pancréas et les voies biliaires. L’Institut Curie traite chaque année plus de 840 patients atteints de ces maladies.

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Que sont les cancers digestifs ?

Les cancers digestifs peuvent se développer sur tout le tube digestif (œsophage, estomac, intestin grêle, côlon-rectum, anus) ainsi que dans d’autres organes comme le foie, le pancréas et les voies biliaires. L’Institut Curie traite chaque année plus de 840 patients atteints de ces maladies.

Avec plus de 43 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, le cancer du côlon et du rectum, ou cancer colorectal, est de loin le plus fréquent des cancers primitifs du tube digestif. Cette grande fréquence justifie la mise en place d’un dépistage organisé chez les hommes et femmes âgés de 50 ans à 74 ans.

En l’absence de facteurs de risque particuliers, ce dépistage consiste à pratiquer tous les 2 ans, à domicile, un test fécal pour rechercher une éventuelle hémorragie microscopique dans les selles. En cas de résultat positif, une coloscopie doit être réalisée. Ce test est disponible dans la majorité des pharmacies et il est également possible de le commander en ligne sur le site de l’assurance maladie pour le recevoir à domicile. Les gastroentérologues de l’Institut Curie sont à votre disposition pour la réalisation de la coloscopie dont l’indication est impérative en cas de positivité du test.

► Plus d'informations sur le cancer colorectal

La fréquence des cancers du pancréas a beaucoup augmenté au cours des dernières décennies. Ils sont maintenant au second rang des cancers digestifs (nombre de nouveaux cas diagnostiqués en France pour l’année 2018 estimé à plus de 14 000), devant les cancers de l’estomac (4 657 nouveaux cas estimés en 2018) et de l’œsophage (5 445 nouveaux cas estimés).

Les cancers primitifs de l’intestin grêle sont beaucoup plus rares.

Les cancers de l’anus, liés à une infection à des papillomavirus oncogènes, sont également rares. Ils ont la particularité d’avoir une grande sensibilité à la radiothérapie.

Les symptômes révélateurs des cancers digestifs

Certains symptômes sont partagés et ne sont pas propres aux cancers digestifs : fatigue inhabituelle, perte d’appétit, amaigrissement involontaire. D’autres signes orientent d’emblée vers un cancer digestif :

  • Douleurs abdominales, modification significative et durable du transit (diarrhée ; constipation ; alternance diarrhée/constipation) ; présence de sang rouge ou noir, digéré (on parle de méléna), dans les selles pour les cancers colorectaux.
  • Nausées, vomissements alimentaires, parfois sanglants (hématémèse) ; méléna pour les cancers de l’estomac.
  • Gène au passage des aliments, en particulier solides (ou dysphagie) ; blocages alimentaires ; vomissements sanglants (hématémèse) ; méléna pour les cancers de l’œsophage.
  • Jaunisse (« ictère »), associée à une décoloration des selles et à une coloration brune des urines ; douleurs abdominales pour les cancers du pancréas ou des voies biliaires.

La prise en charge des cancers digestifs à l’Institut Curie

L’Institut Curie peut prendre en charge l’ensemble des cancers primitifs du tube digestif, sur chacun de ses deux sites, Paris et Saint-Cloud. Il s’agit de prises en charge complexes impliquant presque toujours l’intervention concertée de différents spécialistes : chirurgiens, gastroentérologues, oncologues, radiothérapeutes, radiologues, pathologistes.

Il est parfois également nécessaire de faire appel à des gériatres, à des nutritionnistes et à des médecins spécialisés dans les soins de support et dans le traitement de la douleur. Un accompagnement psychologique est possible grâce à l’intervention de psychologues ou de psychiatres. Enfin, en cas de suspicion de prédisposition génétique au cancer, une consultation d'oncogénétique est proposée en vue de réaliser des analyses génétiques constitutionnelles diagnostiques. L’institut Curie est l’un des principaux centres d’oncogénétique d’Ile-de-France et fonctionne en réseau avec les autres centres de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris et de Gustave Roussy.

Sur le site de Saint-Cloud, l’Institut Curie collabore au quotidien avec l’hôpital Ambroise-Paré (AP-HP) de Boulogne (Hauts-de-Seine), situé à moins de 3 km, pour mutualiser les compétences et offrir aux patients un parcours de soins optimisé et personnalisé entre ces deux hôpitaux. Il existe par ailleurs une collaboration entre le site Paris de l’Institut Curie et l’Institut Mutualiste Monsouris.

La recherche sur les cancers digestifs à l’Institut Curie

Les spécialistes des deux sites de l’Institut Curie participent activement à la recherche translationnelle et à la recherche clinique. La participation à un essai clinique est proposée au patient dès lors qu’il réunit les conditions requises. Elle permet parfois de bénéficier de l’administration de médicaments prometteurs mais non encore commercialisés. Les essais cliniques disponibles à l’Institut Curie couvrent l’ensemble des modalités de traitement, notamment les essais précoces évaluant l'immunothérapie et les nouvelles thérapies ciblées en développement.

La caractérisation des altérations génétiques associées aux cancers joue un rôle de plus en plus important car elle permet parfois d’identifier des altérations qui peuvent être ciblées par des traitements spécifiques. L’Institut Curie dispose des tous les outils et plateformes permettant de mettre en œuvre ce type d’analyse.

Plusieurs équipes du Centre de recherche en collaboration avec les cliniciens des deux sites de l'Institut cherchent à décrypter les mécanismes fondamentaux impliqués dans le développement des cancers digestifs. Un autre aspect majeur de la recherche menée à l’Institut Curie concerne la détection de l’ADN tumoral dans le sang qui offre des perspectives particulièrement intéressantes à la fois pour le suivi des malades sous traitement, l’évaluation du pronostic, et le dépistage des cancers et des récidives après traitement.