Gilles Crehange

La radiothérapie de demain

05/06/2019
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L’Institut Curie, qui a vu naître la radiothérapie, fait de l’innovation en la matière l’une de ses priorités. La structure favorise les ponts entre recherche et clinique afin de développer des thérapies toujours plus adaptées aux patients atteints de cancer.

L’Institut Curie, berceau de la radiothérapie

La radiothérapie, née il y a plus d’un siècle, découle des découvertes de Marie Curie, convaincue que les rayonnements ionisants pouvaient être une arme de choix dans la lutte contre le cancer. Depuis, la radiothérapie n’a cessé de bénéficier des progrès technologiques. Grâce au développement de l’imagerie médicale, de l’informatique mais aussi des appareils de radiothérapie eux-mêmes, elle est de plus en plus précise. Ces progrès s’illustrent, par exemple, dans l’utilisation grandissante de techniques de pointe telles que la radiothérapie stéréotaxique (aujourd’hui, l’imagerie permet de cibler très précisément une tumeur en trois dimensions), la radiothérapie asservie à la respiration (considérée comme la quatrième dimension, elle permet par exemple d’irradier une tumeur du poumon en mouvement en protégeant les tissus sains), ou la protonthérapie (radiothérapie plus précise grâce à l’utilisation de petites particules dénommées « protons »).

Aujourd’hui, la radiothérapie est l’un des piliers de la prise en charge du cancer. En effet, environ 2 Français sur 3 souffrant d’un cancer sont traités par radiothérapie au cours de leur maladie. Pour améliorer ce traitement, la recherche est plus que jamais d’actualité et doit notamment faire face à deux enjeux de taille : la résistance de certaines tumeurs qui sont insensibles au traitement et des effets secondaires à long terme qui limitent son utilisation. À cause du risque d’effets secondaires, il est parfois difficile d’augmenter les doses pour que la radiothérapie soit plus efficace : « Cela ne peut se faire qu’en étant encore plus précis, et en identifiant les tumeurs pour lesquelles c’est pertinent, explique le Pr Gilles Créhange, chef du département de radiothérapie oncologique à l’Institut Curie. Par ailleurs, en comprenant mieux les mécanismes biologiques de la radiothérapie elle-même et les mécanismes de résistance tumorale, nous pouvons aussi développer de nouvelles approches permettant d’en diminuer les effets secondaires. » Pour qu’un plus grand nombre de patients puissent bénéficier de la radiothérapie, médecins et chercheurs de l’Institut Curie unissent leurs forces pour innover et développer de nouvelles approches.