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La radiothérapie à l’Institut Curie
Qu’est-ce que la radiothérapie ?
La radiothérapie est un traitement anticancéreux locorégional dont le principe est d’irradier les cellules cancéreuses pour les détruire. Elle peut être à visée curative, pour guérir le cancer, ou à visée palliative, pour freiner l’évolution de la tumeur, soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie.
Deux tiers des patients atteints d’un cancer seront traités par radiothérapie à un moment de leur parcours de soin. La radiothérapie peut être utilisée seule, mais elle est le plus souvent associée à une chimiothérapie et/ou à une chirurgie. Pour certains cancers, la radiothérapie peut être une alternative à la chirurgie, ou bien la compléter pour en diminuer la portée, et ainsi préserver l’organe atteint (prostate, sein, rectum, vessie…).
Berceau de la radiothérapie, née des découvertes de Marie Curie, l’Institut Curie dispose du plateau technique de radiothérapie le plus complet d'Europe.
On distingue différents types de radiothérapie, selon le positionnement externe ou interne de la source d’irradiation :
La radiothérapie externe
La radiothérapie externe est la plus souvent utilisée. Les rayons sont émis par une machine appelée accélérateur linéaire de particules, placée à proximité du patient allongé sur une table. Les faisceaux d’irradiation sont dirigés spécifiquement sur la zone où se situe la tumeur. Ils traversent la peau pour atteindre la tumeur. Les rayons utilisés peuvent être de deux types : photons ou protons (protonthérapie). Une irradiation superficielle des tumeurs cutanées peut aussi être réalisée avec des électrons (contactothérapie).
La curiethérapie
La curiethérapie consiste à introduire une source radioactive à l’intérieur du corps pour la mettre en contact direct avec la tumeur, ce qui permet un traitement plus ciblé. Elle peut être indiquée pour des cancers localisés touchant des organes accessibles (cancers gynécologiques et prostatiques).
La radiothérapie interne vectorisée
Type d’irradiation en plein essor dans les services de médecine nucléaire, la radiothérapie métabolique, ou radiothérapie interne vectorisée, consiste à administrer les sources radioactives par voie orale ou par perfusion intraveineuse.
L’expertise de l’Institut Curie en radiothérapie
Avec 15 salles de traitement (6 à Paris, 5 à Saint-Cloud et 4 à Orsay), l’Institut Curie dispose du plateau technique de radiothérapie le plus complet d’Europe. Tous les types de radiothérapie y sont pratiqués. Plus de 97 000 séances de radiothérapie sont effectuées chaque année à l’institut.
La radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité, délivrée par arcthérapie dynamique rotationnelle (VMAT)
C’est la technique de radiothérapie la plus utilisée. Elle est couplée à de la radiothérapie guidée par l’image, qui permet de vérifier le positionnement de la tumeur avant et pendant chaque séance d’irradiation. Elle peut aussi être associée à de la radiothérapie asservie à la respiration, pour prendre en compte les mouvements de la tumeur liés à la respiration pendant l’irradiation.
La radiothérapie stéréotaxique
Cette technique de radiothérapie de très haute précision est de plus en plus privilégiée pour traiter des cancers localisés. En faisant converger de multiples faisceaux sur un petit volume, elle permet d’irradier à haute dose la tumeur tout en limitant la zone d’irradiation afin d’épargner les tissus sains environnants. L’Institut Curie dispose de nombreux appareils pour pratiquer ce type de radiothérapie. Grâce à la stéréotaxie, il est désormais possible de traiter par radiothérapie des cancers qui étaient auparavant résistants à ce traitement (rein, foie, pancréas…).
La radiothérapie par IRM (imagerie par résonance magnétique)
Ce type de radiothérapie qui révolutionne la prise en charge des patients vient compléter la stéréotaxie. Il s’agit de coupler une IRM (et non plus une imagerie conventionnelle par rayons X) à un accélérateur de particules, permettant de « traquer » avec encore plus de précision les changements de position ou de volume de la tumeur pendant toute la séance d’irradiation. Ceci a pour effet de cibler encore plus finement la zone à irradier et de renforcer l’efficacité de l’irradiation sur la tumeur. À l’Institut Curie, l’IRM-Linac de la marque Elekta permet de proposer ce type de radiothérapie en routine sur le site de Saint-Cloud pour certains cancers sélectionnés.
La curiethérapie
En plus de ses salles de traitement de radiothérapie externe, l’Institut Curie dispose de deux projecteurs de curiethérapie à débit pulsé, et d’un projecteur de curiethérapie à haut débit permettant le traitement des cancers gynécologiques. Il propose aussi de la curiethérapie par implants permanents d’iode 125 pour traiter les cancers prostatiques, et se trouve être le seul centre en France et l’un des rares dans le monde, à pratiquer la curiethérapie ophtalmique par disques d’iode 125.
La protonthérapie
Cette technologie ultra-précise est particulièrement indiquée pour traiter certaines tumeurs de l’enfant et de l’adulte, comme les tumeurs de l’œil. L’Institut Curie dispose d’un des seuls centres de protonthérapie en France, situé à Orsay.
La prise en charge en radiothérapie
La première étape du parcours de radiothérapie externe consiste en une consultation avec un oncologue radiothérapeute. Celle-ci est suivie de la réalisation d’un scanner en position de traitement pour recueillir les données anatomiques du patient, et tracer sur sa peau des points de repère qui serviront à le repositionner à l’identique durant les séances d’irradiation. Un délai de quelques jours qui est variable, en fonction de la complexité du traitement ou de l’urgence, est ensuite requis avant la mise en place du traitement.
Durant cette phase, oncologue radiothérapeute, physicien et dosimétriste s’attachent à déterminer le volume à irradier et les zones à protéger (contourage). Ils définissent également les types de rayons à utiliser, la dose de radiothérapie à administrer ainsi que sa répartition au niveau de la zone tumorale (dosimétrie). Cette étape a pour objectif d’optimiser l’irradiation afin de traiter au mieux la tumeur tout en épargnant au maximum les tissus sains voisins. Une fois le plan de traitement personnalisé établi, le calendrier de traitement est communiqué au patient et les séances d’irradiation peuvent commencer.
Un parcours de soin allégé
Grâce aux évolutions technologiques, et notamment à la stéréotaxie, de moins en moins de séances d’irradiation sont nécessaires lors d’un traitement par radiothérapie. Certains accélérateurs de particules plus précis, disponibles sur l’ensemble des sites de l’Institut Curie (Paris, Saint-Cloud et Orsay), sont équipés pour permettre de concentrer les traitements sur une ou deux semaines (1 à 6 séances), au lieu de cinq à huit semaines (25 à 40 séances).
En plus d’alléger le parcours de soin du patient, ces technologies plus précises protègent mieux les tissus sains situés à proximité de la tumeur, limitant ainsi les éventuels effets secondaires. Par ailleurs, grâce à ces avancées, l’Institut Curie a développé une expertise pour proposer de la radiothérapie en cas de second cancer ou de récidive dans un territoire déjà irradié (ré-irradiation).
Effets secondaires de la radiothérapie
La radiothérapie est susceptible d’entraîner des effets secondaires. Les effets secondaires aigus, qui peuvent survenir au bout de quelques séances, sont provisoires. Un suivi médical pendant la radiothérapie et la prescription de soins ou d’un traitement adapté permettent le plus souvent de les tolérer. Ils se résorbent le plus souvent de manière progressive en quelques semaines. Les effets secondaires tardifs, quant à eux, peuvent apparaître plusieurs mois ou années après les traitements. Ces effets sont heureusement beaucoup plus rares.
Les techniques utilisées à l’Institut Curie – et les progrès de la radiothérapie permettant de protéger au maximum les tissus sains – réduisent ces effets secondaires, voire réussissent à les faire disparaître.
Une recherche dynamique en radiothérapie
La recherche de pointe menée à l’Institut Curie ouvre la voie à des traitements novateurs en radiothérapie. Les chercheurs travaillent notamment sur une nouvelle classe de médicaments, issus des laboratoires de l’institut, les Dbait, qui en renforçant l’efficacité de la radiothérapie, permettraient de soigner certaines tumeurs aujourd’hui radiorésistantes.
La radiothérapie par mini-faisceaux de protons (pMBRT), basée sur une forte modulation spatiale de la dose, avec des régions alternées de doses élevées et faibles permettant d’escalader la dose dans la tumeur, suscite aussi de nombreux espoirs pour le traitement des tumeurs radiorésistantes.
La radiothérapie Flash, une technique de radiothérapie découverte dans les laboratoires de l’Institut Curie depuis le début des années 2000, et qui consiste à administrer une forte dose de radiation en une fraction de seconde, est également très prometteuse.
Par ailleurs, plusieurs protocoles de recherche clinique sont accessibles aux patients traités à l’Institut Curie pour différents cancers (prostate, vessie, sein, poumon, tumeurs cérébrales, etc.).