Approches psycho-corporelles

Hypnose, psychothérapie : quand l’esprit aide à surmonter la douleur

04/06/2019
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L’état émotionnel et psychique influe sur la perception de la douleur. Bénéficier d’un soutien psychologique et/ou de techniques psychocorporelles permet de se comprendre, de s’apaiser et, ainsi, de réduire l’impact des sensations douloureuses.

Tout au long de sa prise en charge et de son parcours, les professionnels de santé (médecins, infirmières, assistantes sociales…) assurent un soutien psychologique au patient atteint de cancer. Il existe dans les Centres de lutte contre le cancer des spécialistes formés à cette prise en charge. Ainsi, les psycho-oncologues sont appelés pour accompagner spécifiquement certains patients en souffrance psychologique, mais aussi physique. Ces souffrances peuvent être liées au choc de l’annonce de la maladie, à la peur des traitements, à l’absence de projection dans le futur, mais aussi provoquées par les traitements spécifiques.  

Les douleurs aiguës pendant la maladie, tout comme les douleurs chroniques en rapport avec la tumeur, ou provoquées par la chimiothérapie, l’hormonothérapie, ou la chirurgie, peuvent être prises en charge par les psycho-oncologues. Les psycho-oncologues assurent ainsi une prise en charge spécifique et adapté à chaque patient. Dans tous les cas, la thérapie se base sur une meilleure compréhension de l’appréhension avec une prise en charge de la dimension psychologique et émotionnelle de la douleur. Ainsi le patient peut mieux gérer sa douleur de fond et ses poussées douloureuses aiguës.

Parmi les méthodes employées figurent le soutien psychologique, les psychothérapies (individuelles ou de groupe) et les techniques psychocorporelles telles que la méditation, la sophrologie, la relaxation ou l’hypnose. Après plusieurs séances, celles-ci peuvent être apprises et appliquées par le patient lui-même à domicile, selon ses besoins.

L’hypnose et l’hypno-analgésie

L’hypnose est un état modifié de la conscience entre l’éveil et le sommeil induit chez un patient par un soignant formé : il s’agit alors d’hypnose médicale. L’état d’hypnose module des zones particulières du cerveau qui réduit ses connections avec les nerfs périphériques responsables de la perception de la douleur et procure un état d’éveil, de détente et d’attention particulier. Cet état permet au soignant de suggérer efficacement au patient de faire abstraction de ce qui l’entoure et de porter son esprit sur certaines idées, images et sensations à vocation thérapeutique.

L’hypnose est utilisée pour réduire les perceptions douloureuses, lors des soins, lors des poussées douloureuses aiguës, et dans le cas de douleurs chroniques.  L’accompagnement du soignant par la parole, et quelques fois par le toucher, aide le patient à se détacher de ses sensations du moment, à utiliser ses ressources pour s’isoler dans un imaginaire de sensations plus confortables que celles provoquées par les soins.  Lors de soins douloureux ou de procédures invasives, l’hypnose permet de réduire la dose d’antalgiques nécessaires.

L'hypnosédation, qui consiste à associer l'hypnose à de faibles doses de sédatifs ou à une anesthésie locale, est utilisée comme une alternative à l'anesthésie générale lors de certaines interventions, notamment dans la chirurgie du sein. L’hypnose permet de diminuer les douleurs post-opératoires et de réduire la consommation d’antalgiques.

Des consultations médicales dédiées à l’hypnose proposent aujourd’hui aux patients d’apprendre les techniques d’autohypnose pour gérer des douleurs chroniques: il s’agit de "rééduquer" le cerveau à se défaire de certains réflexes gênants pour réinstaurer le bien-être physique et mental.