Cancers du sein : déploiement d'une charte de prise en charge

Pr Roman ROUZIER
Réduire les inégalités de prise en charge des 54000 femmes diagnostiquées pour un cancer du sein chaque année en France : tel est l’objectif de cette charte, issue de trois ans de travail concerté entre l’Institut Curie et Malakoff Médéric. Leader dans le traitement des cancers du sein en France, l’Institut Curie souhaite faire bénéficier de son expertise le plus grand nombre et répondre ainsi à l’un des principaux objectifs du 3e Plan Cancer, qui vise à offrir la même qualité de traitements sur tout le territoire.
Très concrète, cette charte donne des outils pour améliorer la prise en charge sur plusieurs plans.
- Structurer et coordonner le parcours de soins, du diagnostic à la fin des traitements, notamment en réduisant au maximum les délais.
- Ajuster au mieux les traitements grâce aux nouveaux outils, notamment les tests génomiques, qui permettent de limiter le recours à la chimiothérapie grâce à une meilleure évaluation du risque tumoral.
- Développer l’offre de services prenant en compte la situation sociale de la patiente. Une véritable priorité pour l’Institut Curie, qui a beaucoup œuvré dans ce domaine. "Les patientes doivent bénéficier d’un suivi personnalisé permettant le maintien et le retour à l’emploi", souligne le Pr Rouzier, directeur médical du Pôle sénologie de l’Institut Curie. Aujourd’hui, près de 60% des femmes en activité au moment de leur diagnostic ne reprennent pas leur emploi après les traitements. L’Institut Curie a notamment mis en place un programme de coaching pour faciliter ce retour à la vie active.
La charte sera d’abord déployée dans plusieurs établissements franciliens, qui ont déjà travaillé sur le parcours patient avec l’Institut Curie. Puis elle sera progressivement proposée à tous les établissements publics ou privés qui souhaiteront y souscrire. "Elle est un gage de qualité et d’efficacité pour nos patientes, et un atout majeur pour nous conforter comme établissement référent en cancérologie", se félicite Vincent Villefranque, responsable de la chirurgie gynécologique à l’hôpital Simone Veil, Groupement hospitalier Eaubonne-Montmorency, l’un des établissements pilotes de ce projet.
Copyright : Alexandre Lescure / Institut Curie