Actualité - Institutionnel

Journée mondiale sans tabac 2022

31/05/2022
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La Journée Mondiale Sans Tabac est l'occasion pour l'Institut Curie d'alerter sur l’augmentation préoccupante des cas de cancers du poumon et des cancers ORL chez les femmes depuis les années 90, liée notamment a la hausse significative du tabagisme féminin ces cinquante dernières années. Médecins et chercheurs font le point.

Journée Sans Tabac 2022

La lutte contre le tabagisme est l’une des priorités de la Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030. La France connaît une des consommations les plus élevées parmi les pays occidentaux : un adulte sur 4 fume quotidiennement.

Le tabac est le premier facteur de risque de cancer, responsable d’un cancer sur cinq et d’un décès sur trois par cancer. Consommer du tabac augmente le risque de 17 localisations différentes de cancer. Nous devons tous nous mobiliser pour réduire la consommation de tabac aujourd’hui afin de réduire le nombre de cancers dans 15 ou 20 ans.

Rappelle le Pr Steven Le Gouill, directeur de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie

Le tabac, premier facteur de risque de cancer

Le tabagisme, en particulier féminin, est en hausse depuis le début des années 1970. En 2019, ce sont 20,7% des femmes âgées de 18 à 75 ans qui fument quotidiennement.

L’Institut Curie est un centre de référence dans le traitement des cancers de la femme et le 1er centre européen de prise en charge des cancers du sein. Aujourd’hui, le cancer qui augmente le plus chez la femme est le cancer du poumon et ceci en lien direct avec l’augmentation du tabagisme féminin. Il y a un paradoxe à faire reculer année après année le nombre de décès par cancer du sein pour voir augmenter de plus de 5% par an le nombre de cancer du poumon chez les femmes 

Souligne le Pr Le Gouill.

Depuis les années 1990, on constate une nette augmentation des cas de cancers du poumon et ORL chez la femme, cancers liés majoritairement au tabac.

Entre 1990 et 2018* chez les femmes :

+496%
de cas de cancers du poumon
+130% 
de cas de cancers des lèvres, de la bouche et du pharynx (gorge et amygdales)
+42%
de cas de cancers du larynx (cordes vocales)

Cancer du poumon : pour un dépistage précoce des personnes à risque

Plusieurs études ont démontré que la réalisation d’un scanner thoracique en faible dose chez les sujets à risques (fumeurs âgés de 50 ans et plus) permet la détection de tumeurs pulmonaires débutantes et réduit le risque de décès par cancer du poumonUne toux persistante ou une bronchite qui ne passe pas doivent inciter à consulterAujourd’hui, les options thérapeutiques pour les patients atteints de cancer du poumon sont toujours plus personnalisées et les travaux de recherche permettent de développer sans cesse de nouvelles stratégies thérapeutiques (thérapies ciblées, immunothérapies, combinaisons de traitements.). Si de telles avancées prometteuses sont combinées à un dépistage organisé et précoce à une large échelle, la perspective en matière de pronostic et de survie des patients sera décuplée.

Précise le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à l’Institut Curie, responsable de l'Institut du Thorax Curie-Montsouris

Cancers ORL : les signes qui doivent alerter

Moins connus, les cancers ORL représentent une variété de tumeurs situées au niveau de la tête et du cou, en particulier de la cavité buccale, du pharynx et du larynx.

Les signes qui doivent alerter :

  • Difficultés pour avaler
  • Voix modifiée
  • Difficultés pour respirer
  • Douleurs de gorge
  • Aphte / plaie dans la bouche ou la gorge
  • « Boule » ou masse au niveau du cou ou de la face
  • Saignements répétés

C’est la persistance de ces signes plus de 3 semaines qui doit alerter et faire rapidement consulter un spécialiste qui guidera alors les investigations complémentaires nécessaires. Il faut également avoir en tête que tabac plus alcool forment un cocktail explosif, qui augmente fortement les risques.

Précise le Dr Maria Lesnik, chirurgienne, spécialiste des cancers ORL à l’Institut Curie.

 

*Source Institut National du Cancer 2018-2019

 

À l’Institut Curie, premier centre français de lutte contre le cancer en nombre de patients traités, plus de 1 000 patients sont pris en charge pour un cancer de l’appareil respiratoire et 500 patients pour un cancer ORL chaque année (chiffres 2020).

L’Institut Curie est expert dans la prise en charge pluridisciplinaire des cancers du poumon et des cancers ORL ainsi que dans la capacité à proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques grâce à une recherche clinique innovante et dynamique.

Un accompagnement global à tous les stades de la maladie permet par ailleurs aux patients de vivre mieux pendant et après les traitements.