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L’Institut Curie soutient la population ukrainienne

04/03/2022
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Solidaire face aux événements en Ukraine, l'Institut Curie apporte son soutien à la population ukrainienne, par le don de médicaments, l'accueil d'enfants atteints de rétinoblastome à l'institut et la mise en place de bourses postdoctorales pour les chercheurs ukrainiens au sein des laboratoires de recherche.

Ukraine

L’affluence des populations ukrainiennes, en Pologne notamment, commence déjà à poser des difficultés de santé et de continuité de soins. L’Institut Curie nourrit depuis de nombreuses années des liens privilégiés avec les centres de lutte contre le cancer situés en Pologne. Sollicité par ses consœurs et confrères oncologues polonais, l’Institut Curie répond « présent ».

Don de médicaments et accueil de patients

« Devant une situation exceptionnelle se déroulant sur le sol européen, l’Institut Curie se doit d’être à la hauteur de l’ambition humaniste dont nous faisons preuve depuis plus de 100 ans. Aussi, une somme de 50 000 euros a déjà été engagée pour les dons de médicaments qui serviront pour la prise en charge des patients ukrainiens atteints de cancer », précise le Pr Steven Le Gouill, directeur de l’Ensemble Hospitalier de l’Institut Curie.

« Et en tant que Centre de référence pour la prise en charge du rétinoblastome, nous accueillerons tous les patients atteints de rétinoblastome qui peuvent l’être. Il est de notre devoir et dans la nature même de l’Institut Curie de porter aide et soutien aux populations en difficulté, quelles que soient les difficultés de rapatriement », rajoute-t-il.

« Le rétinoblastome constitue une des tumeurs cancéreuses de l’enfant courantes. Il se soigne bien, mais il est crucial qu’il soit diagnostiqué à temps et traité correctement afin d’éviter des issues fatales », insiste le Dr Isabelle Aerts, oncopédiatre.

« Nous disposons ici à l’Institut Curie de toutes les techniques, des infrastructures et des professionnels compétents pour prendre en charge rapidement ces patients. Il faut leur donner toutes les chances de guérison sans que ce conflit ne vienne aggraver encore davantage la préservation de leur vue et de leur vie », explique le Pr Nathalie Cassoux, chef du département d’oncologie chirurgicale, chef de service d’oncologie oculaire de l’Institut Curie.

Soutien aux chercheurs ukrainiens

Par ailleurs, une aide aux scientifiques ukrainiens a été mise en place à l’institut. « La situation en Ukraine est tragique et nous sommes tous affectés par les nouvelles qui nous parviennent chaque jour. Face à cette urgence humanitaire, les équipes du Centre de recherche avaient à cœur de proposer des solutions concrètes », souligne le Pr Alain Puisieux, directeur du Centre de recherche de l’Institut Curie. A ce titre, quatre financements de bourses postdoctorales ont été débloqués pour accueillir des chercheurs et des ingénieurs de recherche ukrainiens à l’Institut Curie, pour un montant global de 240 000 euros.

Pour en savoir plus sur le rétinoblastome

Le rétinoblastome, tumeur de la rétine en développement, est un cancer très agressif avec un âge moyen au diagnostic de 18 mois, qui peut concerner un ou les 2 yeux. Avec environ 60 nouveaux cas en France tous les ans, il représente 3 à 4 % des cancers pédiatriques. La totalité des cas de rétinoblastomes diagnostiqués en France est prise en charge à l’Institut Curie qui en est le centre de référence national, labellisé dans le cadre du réseau de référence européen ERN PaedCan et l’un des plus importants centres au niveau mondial.

Une prise en charge pluridisciplinaire

Les traitements sont de plus en plus efficaces et diffèrent suivant la localisation et le volume de chaque tumeur, ainsi que de l’âge de l’enfant. Le pronostic visuel peut être compromis selon la localisation des tumeurs et l'impact des traitements sur la rétine.

Parfois, une chimiothérapie préalable est réalisée afin de permettre d'éventuels traitements conservateurs (lorsque l’œil est préservé). Plusieurs traitements locaux peuvent être proposés par la suite.

Le développement des techniques de traitements conservateurs sans irradiation externe diminue notablement les indications d’énucléation. Toutefois, celle-ci reste encore souvent nécessaire dans les formes unilatérales et pour l’un des yeux dans les formes bilatérales.

La recherche sur le rétinoblastome

Dans les pays industrialisés, la majorité des patients atteints de rétinoblastome guérit. Les efforts portent donc à la fois sur la diminution des séquelles liées à la maladie et aux traitements (préserver les yeux et la vision de l’enfant), la meilleure compréhension des mécanismes de la formation tumorale, la découverte et l’amélioration des traitements existant.

La recherche clinique porte à la fois sur l’implémentation des nouveaux traitements conservateurs et sur l’indication des traitements post-opératoires en cas d’énucléation.

L’Institut Curie est promoteur de deux essais cliniques (Rétino 2011 et RB-SFCE 2009), les analyses statistiques étant réalisée dans l’Unité de biostatistiques de l’Institut Curie. Les enfants sont tous pris en charge en étroite collaboration avec les centres de la Société française de lutte contre les cancers de l’enfant et de l’adolescent (SFCE).

60
nouveaux cas chaque année en France
3 à 4%
des cancers pédiatriques sont des rétinoblastomes
98%
c'est le taux de guérison de ce cancer en France