Actualité - Journée mondiale contre le cancer

Une combinaison très prometteuse

02/02/2017
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L’Institut Curie et la société Onxeo annoncent le lancement d’une série d’études sur l’intérêt de l’association de la radiothérapie, de l’immunothérapie et des inhibiteurs de réparation de l’ADN.

Un patient en consultation

L’immunothérapie constitue indiscutablement une nouvelle arme de choix contre le cancer. Toutefois, malgré des résultats impressionnants contre certaines tumeurs, 80 % des patients ne répondent pas à ces nouvelles stratégies thérapeutiques. « "Généralement, ces patients sont porteurs d’un cancer dont l’ADN est peu muté et qui ne produit pas de néo-épitopes, explique Sebastian Amigorena, directeur du Centre d’immunothérapie des cancers de l’Institut Curie. Ces petites molécules caractéristiques des cancers sont porteuses d’une mutation d’un gène spécifique de la cellule tumorale et agissent comme un chiffon rouge pour lancer le système immunitaire sur la piste des cellules dangereuses."

Le frein à l’action des nouvelles immunothérapies semble être associé à la présence d’altérations de l’ADN et, très certainement, à l’existence d’une capacité, même résiduelle, à réparer les lésions. Or, Marie Dutreix, directeur de recherche à l’Institut Curie (site d’Orsay), est une spécialiste reconnue des mécanismes de réparation de l’ADN et à l’origine d’une nouvelle classe de produits très prometteurs : les Dbait, des agents qui accentuent l’effet des traitements comme la radiothérapie.

L’association de la radiothérapie et de Dbait a déjà montré des résultats très prometteurs chez l’Homme. L’essai DRIM (1), effectué chez des patients atteints de mélanome avec  métastases cutanées, a montré la bonne tolérance d’AsiDNA (forme clinique de Dbait, acquise en 2016 par la société Onxeo) administré par voie locale, et des taux de réponse complète 4 fois supérieurs à ce qui avait été observé avec la radiothérapie seule.  Des essais cliniques associant radiothérapie et immunothérapie ont d’ores et déjà fait la preuve de l’efficacité de cette association. La triple combinaison pourrait permettre de franchir une nouvelle étape dans la lutte contre le cancer.

Un cercle vertueux contre le cancer

Concrètement, cette association complémentaire avec l’immunothérapie fonctionnerait comme un cercle vertueux, chaque approche thérapeutique contribuant à l’efficacité des autres :

  • l’irradiation par radiothérapie induit la mort des cellules tumorales qui stimule l’expression de gènes de l’inflammation et donc le système immunitaire ;
  • AsiDNA vise à amplifier l’effet de l’irradiation en empêchant la réparation des dommages créés par cette dernière sur l’ADN tumoral. Elle augmente donc l’efficacité de la radiothérapie et   la mort "immunogène des cellules tumorales" ;
  • l’immunothérapie augmente la capacité du système immunitaire à reconnaître les cellules tumorales et les détruire.

Ce projet tient particulièrement à cœur aux spécialistes de l’Institut Curie, qui cherchent à développer le legs le plus précieux de Marie Curie : la radiothérapie. Onxeo, spécialisée dans la recherche et le développement de nouveaux traitements des cancers orphelins, se réjouit également de "ce nouveau programme qui vient compléter le plan de développement ambitieux déjà en place et renforce notre collaboration avec l’Institut Curie", commente Judith Greciet, Directeur général d’Onxeo.

Une patiente en consultation
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