Actualité - Mélanomes de l’uvée

Mélanome de l’uvée : mieux connaitre pour mieux traiter

20/09/2017
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Une étude internationale à laquelle a participé l’Institut Curie propose une analyse poussée des mélanomes de l’uvée, cancers rares de l’œil et aujourd’hui peu connus. L’analyse de 80 tumeurs met en évidence une possible classification en 4 sous-groupes, correspondant à des pronostics différents.

Le mélanome de l’uvée est un cancer de l’œil affectant chaque année près de 600 nouveaux patients. L’Institut Curie, centre de référence dans le domaine, a activement contribué à un projet de recherche international au cours duquel les profils génétique et moléculaire de 80 tumeurs uvéales ont été établis. Ces profils ont ensuite été recoupés avec les caractéristiques cliniques des patients correspondants. Des similitudes entre profils ont alors abouti à l’identification de marqueurs utilisables pour une classification des mélanomes de l’uvée. Notamment, l’altération du gène BAP1 différencie les tumeurs ayant un seul exemplaire du chromosome 3 (M3-UM) de celles présentant deux exemplaires (D3-UM). « La distinction présente un réel intérêt puisque les M3-UM correspondent à un profil clinique critique tandis que les patients aux mélanomes D3-UM ont un pronostique plus favorable » explique Sergio Roman-Roman, chef du département de recherche translationnelle. Au sein de chacune de ces catégories, deux sous-groupes ont été identifiés. Or, une caractérisation plus fine des mélanomes de l’uvée concoure au développement de stratégies thérapeutiques plus adéquates. Les tumeurs analysées lors de l’étude ont été recueillies dans le cadre de The cancer Genome Atlas (TCGA), projet international d’analyse de tissus tumoraux. Parmi les 80 tumeurs, 32 sont issues de la collection de prélèvements tumoraux de l’Institut Curie.

 

Un combat à poursuivre

L’uvée correspond à la muqueuse de l’œil contenant les mélanocytes. Les cancers de l’uvée sont les cancers de l’œil les plus fréquents. Cette pathologie demeure toutefois rare et ses signes d’alerte sont, entre autres, des troubles de la vue. Elle aboutit dans 50% des cas au décès du patient du fait de l’apparition secondaire de métastases hépatiques. L’Institut Curie est une entité de référence pour cette pathologie aussi bien d’un point de vue clinique que recherche. Il incarne une référence nationale puisque, grâce au soutien de Malakoff Médéric, l’Institut Curie est chargé par l’Institut National du Cancer (INCa) de structurer et coordonner le réseau national de prise en charge des patients atteints de mélanome de l’uvée (réseau MELACHONAT). En outre, Sergio Roman-Roman coordonne sur la scène européenne le projet UMCure 2020 qui dynamise la recherche sur le mélanome uvéal. Impliquant l’Institut Curie et 11 autres partenaires européens, ce projet financé dans le cadre d’Horizon2020, le programme-cadre de l’Union européenne ambitionne d’identifier dans un délai de 5 ans de nouvelles approches thérapeutiques.

 

L’article paru le 14 août 2017 dans la revue Cancer Cell est disponible en libre accès :

Integrative Analysis Identifies Four Molecular and Clinical Subsets in Uveal Melanoma. Cancer Cell. Volume 32 Issue 2: p204-220

 

Crédit photo : Christophe Hargouès/Institut Curie