Soin

D’où vient la douleur cancéreuse ?

04/06/2019
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Une tumeur ne contient pas de nerfs : elle peut se former et grossir sans faire mal. Cependant, au cours de l’évolution de la maladie et de son traitement, des douleurs peuvent apparaître pour plusieurs raisons.

La maladie cancéreuse en elle-même peut être douloureuse.

  • La tumeur ou une métastase peut comprimer ou envahir un organe contigu sensible. Un cancer du poumon ou de la prostate peuvent provoquer des douleurs nociceptives au niveau du dos en cas de métastases vertébrales.

  • La tumeur peut siéger au niveau d’un nerf. Elle occasionne des douleurs neuropathiques.

Certains traitements du cancer peuvent également provoquer des douleurs neuropathiques

  • Les chimiothérapies anticancéreuses. Elles sont conçues pour cibler et détruire les cellules qui se divisent et se multiplient très rapidement, comme les cellules cancéreuses. Or, d’autres cellules saines du corps, comme celles les muqueuses ou les nerfs, se renouvellent également rapidement et peuvent par conséquent être impactées par la chimiothérapie. Pendant ou après la chimiothérapie, les nerfs agressés peuvent engendrées des douleurs ressenties comme des fourmillements, des engourdissements. Ces douleurs peuvent devenir malheureusement chronique. La muqueuse buccale et de l’ensemble du tube digestif peut être altérée par la chimiothérapie provoquant des aphtes, des stomatites, et des diarrhées à l’origine de douleurs aiguës. A l’arrêt de la chimiothérapie la cicatrisation des muqueuses permet d’apaiser les douleurs.
  • La chirurgie. L’incision de la peau entraîne malencontreusement la section des ramifications nerveuse qui peuvent dans certains cas engendrer des douleurs neuropathiques chroniques. La section d’un nerf lors la l’ablation d’une tumeur peut être une nécessité. Il s’en suit, non seulement une douleur chronique de type neuropathique mais aussi, dans certains cas, une atteinte motrice avec des troubles de la mobilité de l’organe concerné.

  • La radiothérapie. La radiothérapie est utilisée pour traiter la maladie cancéreuse. Elle est également utilisée pour le traitement de la douleur. Cependant, une aggravation transitoire de la douleur après traitement par radiothérapie peut se produire. Cette aggravation est liée à l’œdème provoqué par l’inflammation. Autrefois, des doses excessives de rayons pouvaient induire des « plexites radiques » à l’origine de paralysies et des douleurs neuropathiques notamment des membres supérieurs. Aujourd’hui, la radiothérapie étant mieux ciblée, ces complications ne voient plus.

Les douleurs liées aux soins et examens.

Pose d’un cathéter veineux, mise en place d’une sonde vésicale, ponctions, ablation de drains… Ces gestes médicaux nécessaires à la prise en charge du patient peuvent provoquer des douleurs aiguës mal supportées par le patient. Elles viennent se surajouter à la souffrance psychiques liée au cancer. Le cancer, son traitement, la fatigue, la douleur chronique, ainsi que les douleurs provoquées par les soins sont autant d’ingrédients à l’origine de souffrances psychiques avec son lot de stress et de troubles du sommeil. Ainsi, la peur, l’anxiété, les angoisses peuvent conduire à la dépression. Le seuil de la douleur s’en trouve ainsi abaissé. Aussi, le moindre effleurement de la peau peut être ressenti comme douloureux.