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Douleur et cancer : halte aux idées reçues !

04/06/2019
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De fausses idées circulent encore sur la douleur dans la maladie cancéreuse. Rétablissons la vérité…

Le cancer fait toujours mal

Le cancer peut être à l’origine de douleurs chroniques dans près de 60% des cas. Dans environ 14% des cas, ces douleurs peuvent être rebelles, difficile à soulager. La douleur doit être considérée comme une maladie à part entière et non pas comme un symptôme.

Si l’on a très mal, c’est que le cancer est grave.

L’intensité de la douleur n’est pas liée à la taille de la tumeur ou à la « gravité » de la maladie, mais à la localisation de la tumeur. Certaines parties du corps sont plus richement innervées que d’autres, ainsi la douleur peut être plus forte à certains endroits.

La douleur fait partie du cancer, autant l’endurer.

La douleur n’est pas nécessaire. Lorsqu’elle dure, elle peut affecter le moral, perturber le sommeil, couper l’appétit… Elle affaiblit l’organisme. Cela vaut la peine de la traiter efficacement.

Pour ne pas prendre trop de médicaments antidouleur, il suffit de les prendre uniquement lorsqu’on a mal.

Les médecins spécialistes de la douleur sont formels : on ne doit pas attendre que la douleur revienne pour prendre un médicament antalgique, car elle est dans ce cas plus difficile à traiter. Le traitement donné contre la douleur doit être pris de manière systématique selon la prescription du médecin et pour la durée indiquée.

On devient "accro" à la morphine donnée pour les douleurs cancéreuses.

Dans le cadre d’une utilisation à visée antalgique, la morphine n’est pas une "drogue" mais bien un médicament. Lorsque la cause de la douleur disparaît, le médecin peut décider d’arrêter la morphine selon un schéma bien défini sans que cela ne pose aucun problème.

Quand la morphine est proposée à un patient, c’est que c’est la fin…

L’emploi de la morphine ne signifie pas que le cancer est grave ou que "il n’y a plus rien à faire". Elle constitue juste un puissant antalgique dont les doses peuvent être augmentées ou diminuées selon la douleur du patient.

Hypnose, électrostimulation, extrait de piment… ce sont des méthodes de charlatans

La promotion de méthodes alternatives prétendument extraordinaires "secrètes", proposées par des personnes sans scrupules existe bel et bien. Il faut rester vigilant. Dès lors qu’une technique antalgique médicamenteuse ou non médicamenteuse est proposée par un professionnel de la santé, signifie que son action est scientifiquement prouvée ou consensuelle. Elle peut être utilisée sans risque pour votre santé. Le professionnel saura établir l’équilibre entre les effets bénéfiques et les effets secondaires.

Sources et remerciements

Merci aux professionnels de santé de l’Institut Curie pour leur aide et leur contribution.

  • Abelmalek Ghimouz, médecin anesthésiste,
  • Evelyne Renault-Tessier, médecin douleur, 
  • Guillaume Dutertre, neurochirurgien,
  • Vérène Praud, infirmière ressource douleur,
  • Sylvie Zimmers, oncopsychologue,
  • Aurore Marcou, médecin anesthésiste hypnothérapeute,
  • Youlia Kirova, radiothérapeute.

 

Sources principales du dossier

La Ligue : Douleur et Cancer, prévenir et soulager la douleur tout au long de la maladie, juin 2007.

La Ligue : Comment prévenir et soulager la douleur pendant un cancer ?, novembre 2010.

INCA : Dossier Douleur et cancer http://www.e-cancer.fr/ , MAJ Nov. 2011.

INCA : La douleur en cancérologie. Coll. Fiches Repères juin 2010.

Afssaps : Recommandations de bonnes pratiques de la douleur rebelle en situation palliative, juin 2010.

FNCLCC : Recommandations pour la pratique clinique : Standards, Options et Recommandations pour l’évaluation de la douleur chez l’adulte et l’enfant atteints d’un cancer, Septembre 2003.