Symptôms cancer du foie

La douleur : question de définitions

04/06/2019
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"J’ai mal." Quelles significations se cachent derrière ce « cri du cœur » et quels sont les mécanismes en jeu dans cette sensation que tout le monde connaît ?

La douleur est une sensation subjective et personnelle difficile à qualifier et à quantifier.  Selon l’International Association for the Study of Pain (IASP) "la douleur est une expérience sensorielle ou émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes". Cette définition prend en compte :

  • la dimension physique, sensorielle de la douleur (ça "tape" ou "ça brûle"),
  • sa composante émotionnelle  ("c’est désagréable"),
  • la possibilité que la douleur existe sans lésion objectivable.

La plupart du temps, la douleur est un signal d’alerte permettant de prendre conscience rapidement d’une anomalie : elle aide ainsi le corps à préserver son intégrité.

 

Douleur nociceptive, douleur neuropathique

  • La douleur nociceptive

Cette douleur, de loin la plus fréquente, est ressentie comme une tension, une lourdeur, un enserrent comme un étau. Elle ressemble à celle que l’on éprouve lors d’une fracture ou d’une crise d’appendicite : elle correspond habituellement à l’agression ou la lésion d’un organe ou d’un tissu.  Elle active des voies nerveuses sensitives capables de reconnaître la douleur. L’influx est acheminé par les nerfs périphériques jusqu’à la moelle épinière, puis au cortex cérébral. Il est interprété par le cerveau en tant que douleur au niveau des zones appelées "somesthésiques".

Le cerveau n’est pas passif face à la douleur. Une fois que la douleur lui est parvenue (par voie "ascendante") et que la "sonnette d’alarme" a été tirée, le cerveau va faire le nécessaire pour contrôler la douleur en utilisant  la voie "descendante". Il active les réflexes de défense: on se frotte le genou après s’être cogné, on retire sa main d’une tasse brûlante. Il sécrète ainsi des molécules antidouleur naturelles, les endorphines.

  • La douleur neuropathique

Cette douleur provient du système nerveux lui-même. La lésion d’un nerf ou compression de la moelle épinière peut entraîner une douleur neuropathique.

Les douleurs neuropathiques provoquent des sensations de picotements, de fourmillement, de brûlure, de décharges électriques, de coup couteau.... Ces douleurs peuvent être d’installation rapide après la chirurgie. Elles peuvent apparaître à distance, c’est le cas après chimiothérapie. Ces douleurs peuvent persister dans le temps alors que la cause a totalement disparue. Elles sont considérées comme séquellaires.

Douleur aiguë, douleur chronique

  • La douleur aiguë apparaît lors d’une atteinte d’un tissu ou d’un organe. Elle est vive, relativement brève, et réversible.

  • La douleur chronique dure plus de 3 à 6 mois. Elle persiste alors que souvent sa cause principale a bien disparu. On considère que la douleur chronique ne joue plus son rôle d’alarme et peut être néfaste pour la santé. Elle est alors considérée non plus comme un symptôme mais comme une vraie maladie qui doit être soignée.