
Les biomarqueurs circulants, c’est quoi ?
« Dès que des cellules cancéreuses commencent à se multiplier quelque part dans l’organisme, certaines d’entre elles meurent et se désagrègent, c’est un phénomène normal, rappelle le Pr Bidard. Ce faisant, elles libèrent dans le sang de l’ADN tumoral circulant, ou ADNtc. » Théoriquement, l’ADNtc est détectable dès les toutes premières étapes d’un cancer, quelle que soit sa localisation. Il est toutefois noyé parmi des millions de fragments d’ADN sain, ce qui rend sa détection compliquée. Pour les cellules tumorales circulantes, ou CTC, c’est tout aussi délicat : « Elles se libèrent des tumeurs solides (du sein, du poumon, du colon, etc., par opposition aux cancers du sang) lorsque celles-ci commencent à envahir les vaisseaux sanguins. Si elles ne meurent pas tout de suite, les CTC relâchées dans le sang peuvent se fixer dans un autre organe et y former une tumeur secondaire. » Détecter ces cellules tumorales circulantes n’est pas chose aisée : dans 10 millilitres de sang, elles sont quelques-unes à peine, mélangées à plus de 50 millions de cellules parfaitement normales ! Ainsi, repérer ces biomarqueurs circulants dans le sang, qu’il s’agisse d’ADNtc ou de CTC, s’apparente à rechercher une aiguille dans une botte de foin.