Imagerie-IRM

Mélanome de l'uvée : mieux voir les métastases hépatiques

26/03/2017
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Repérer précocement les métastases permettrait de mieux les prendre en charge.

Rarement présentes au moment du diagnostic initial d’un mélanome de l’uvée, des métastases sont décelées chez 30% à 50% des patients, survenant parfois plus de 10 ans après le traitement local de la tumeur oculaire. L’œil ne possédant pas de système lymphatique, les cellules tumorales disséminent via le système sanguin. Les métastases apparaissent en premier lieu au niveau du foie dans plus de 90 % des cas (dans près de 80% des cas, seul le foie est atteint) et, beaucoup plus rarement au niveau des os, des poumons, des tissus sous-cutanés ou d’autres organes. Les patients ayant eu un mélanome de l’œil sont surveillés tous les six mois par échographie hépatique pour détecter la survenue éventuelle de métastases.

Seule l’ablation chirurgicale complète des métastases semble apporter un bénéfice au patient. Toutefois, elle n’est envisageable que dans 20% des cas. Les chimiothérapies actuellement disponibles n’ont pas montré une efficacité probante pour le traitement des métastases.

Dans une étude récente, les médecins de l’Institut Curie montrent qu’un suivi semestriel par IRM hépatique est recommandé chez les patients atteints de mélanome uvéal à haut risque clinique ou génomique dans le but de détecter précocement les patients candidats à une chirurgie complète des métastases hépatiques (3). Le Dr Vincent Servois, radiologue à l’Institut Curie participe au développement de nouvelles technologies d’imagerie pour les diagnostiquer plus précocement. "Nous avons récemment montré que la sensibilité de l’IRM pour repérer les métastases hépatiques chez les patients atteints de cancer de l’uvée reste moyenne même si c’est actuellement la meilleure technique d’imagerie, précise Vincent Servois (4). Par ailleurs, la séquence d’IRM pondérée en diffusion – très performante dans la détection des métastases d’autres types de cancers – n’a pas de valeur ajoutée nette dans cette maladie. Ceci est dû à la présentation particulière de ces métastases qui sont souvent de très petite taille et situées à la périphérie du foie sous la capsule (enveloppe conjonctive qui entoure le parenchyme hépatique). Il faut donc explorer d’autres pistes."

L’équipe de François Ramaz de l’Institut Langevin en collaboration avec Vincent Servois et la chirurgienne Pascale Mariani, étudie les performances d’un nouveau mode d’imagerie, l’imagerie acousto-optique, pour détecter les petites lésions hépatiques. "En s’appuyant sur le caractère pigmenté des lésions, les avantages de cette technique seraient de repérer des lésions de moins de 5 mm située sous la capsule du foie", s’enthousiasme le radiologue (5). Après quelques essais prometteurs sur des échantillons biologiques, nous envisageons d’évaluer cette technique sur des modèles animaux porteurs de xénogreffes.