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Recherche en soins : une nécessaire interdisciplinarité

03/12/2016
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La recherche en soins est porteuse d’innovations en cancérologie. Regards croisés de la directrice des Soins de l’Institut Curie et d’une infirmière à l’Institut Curie, présidente des 3es journées francophones de la recherche en soins (JFRS) qui se sont déroulées les 1er et 2 décembre 2016 à Angers.

Isabelle Fromantin

Isabelle FROMANTIN, infirmière spécialisée en plaies et cicatrisations, docteur ès sciences et ingénierie.

Isabelle Fromantin, est infirmière, responsable de la consultation plaies et cicatrisation, docteure en sciences et présidente du Comité scientifique des JFRS 2016. Sylvie Arnaud, est Directrice des soins de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie. Trois questions à ces deux professionnelles des soins en cancérologie.

Quel est l’intérêt des JFRS ?

Isabelle Fromantin : L'Institut Curie réalise des recherches en soins depuis plus d’une quinzaine d’années. Par ailleurs, plusieurs d'entre nous – infirmières et infirmiers - sont impliqués dans le développement de ces recherches. Ils y participent au quotidien par la réalisation d’études et de programmes de recherche ou par l’expertise pour des associations, des réseaux... Les JFRS sont l’occasion de partages interdisciplinaires, ainsi une juriste a parlé du cadre réglementaire de ces recherches et une ingénieure et attachée de recherche clinique (ARC) a présenté des exemples de recherches innovantes auxquelles elle participe à l’Institut Curie. Au-delà des nombreuses prises de paroles « programmées », ces journées permettent des rencontres, des échanges avec des professionnels de la francophonie, de s'ouvrir à ce qui se fait ailleurs, de créer des liens pour des projets à venir, et aussi… d'apprendre.

 Sylvie Arnaud : Ce lieu de rencontres internationales nous permet aussi d'apprécier des démarches et des actions réalisées par les autres structures de soins ou par d’autres acteurs de santé, des chercheurs, des industriels, des prestataires de santé à domicile ou des étudiants. Pour nous, professionnels à l’Institut Curie, c’est une belle opportunité pour montrer en exemple des travaux réalisés.

Pourquoi faire de la recherche en soins ?

Sylvie Arnaud : Cela fait partie des missions des centres de lutte contre le cancer comme l’Institut Curie. C'est le moyen de faire progresser la science infirmière.

Isabelle Fromantin : La recherche en soins est en effet un outil pour améliorer la qualité des soins. Menée avec des médecins, elle n'est pas réservée aux seules infirmières mais concerne tous les paramédicaux (aides-soignants, diététiciens, manipulateurs radio, masseurs-kinésithérapeutes, etc.). Le dénominateur commun n'est pas un métier mais "le soin", qui peut être abordé sous un angle technique (innovations), mais aussi d'organisation des soins, d'éducation aux soins...

Quelle place l’Institut Curie accorde-t-il à la recherche en soins ?

Isabelle Fromantin : la recherche, c'est du temps humain et un investissement financier. Les soignants sont encore peu formés à la recherche. Pour autant, beaucoup d'entre nous ont de "bonnes idées" et il serait dommage qu’ils n’aient pas l'occasion de les développer. Nous avons la chance d'être à l’Institut Curie, une structure où de nombreux professionnels sont aguerris à la recherche et peuvent aider ceux qui s'y initient.

Sylvie Arnaud : La recherche en soins était un axe du Projet de soins 2012-2016. Elle l’est également dans le projet MC21, notre projet d’établissement 2015-2020, qui entend développer le continuum recherche-soins - mais également le « faire ensemble ».

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