Distinction

Le Dr Julien Robert-Paganin décroche la médaille de bronze du CNRS 2025

09/07/2025

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Le Dr Julien Robert-Paganin décroche la médaille de bronze du CNRS 2025

Décoder les moteurs moléculaires du vivant pour mieux comprendre et traiter des maladies cardiaques ou parasitaires : c’est le défi relevé par le Dr Julien Robert-Paganin, chargé de recherche CNRS dans l’équipe Motilité structurale (CNRS UMR144 / Sorbonne Université) dirigée par le Dr Anne Houdusse, à l’Institut Curie. Lauréat de la médaille de bronze du CNRS 2025, il voit ses recherches en biologie structurale et en biophysique saluées pour leurs perspectives thérapeutiques prometteuses.

Le 16 juin 2025, le CNRS a révélé la liste de ses médaillés pour l’année. Parmi eux, le Dr Julien Robert-Paganin, chargé de recherche CNRS, est distingué pour ses recherches sur les myosines, ces moteurs moléculaires essentiels qui produisent mouvement et force dans nos cellules.

« Recevoir cette médaille est un immense honneur. Au-delà de la satisfaction personnelle, c’est une manière de montrer que le travail de notre équipe porte ses fruits et pourra rayonner davantage. », se réjouit-il. 

Depuis le début de sa carrière, Julien Robert-Paganin explore comment ces protéines génèrent la force nécessaire pour contracter les muscles, diviser ou déplacer les cellules. Après une thèse de doctorat à l’Université Paris Descartes, il rejoint en 2015 l’équipe Motilité structurale (CNRS UMR144 / Sorbonne Université) dirigée par le Dr Anne Houdusse à l’Institut Curie. Il s’y spécialise dans la description précise de la structure et du fonctionnement des myosines. 

Ses travaux ont notamment permis d’observer pour la première fois la myosine cardiaque dans un état particulier, dit état séquestré : un mode « repos » où deux moteurs s’inhibent mutuellement pour réguler la contraction du muscle cardiaque. Cette avancée apporte de nouvelles clés pour mieux comprendre certaines cardiomyopathies hypertrophiques familiales (CHF), des maladies héréditaires du muscle cardiaque qui touchent environ une personne sur 500 et entraînent un épaississement anormal du cœur. 

Pour parvenir à ces résultats, il s’appuie sur la cryo-microscopie électronique, une technique qui permet de visualiser ces protéines à haute résolution.

Ses recherches portent également sur le paludisme, une maladie infectieuse parasitaire transmise par les moustiques, qui a touché en 2023 plus de 260 millions de personnes et a causé près de 600 000 décès. Il s’intéresse en particulier à Plasmodium falciparum, le parasite responsable des formes les plus graves de la maladie. Pour envahir les globules rouges, ce parasite utilise la myosine A, un moteur moléculaire indispensable à ses déplacements rapides. En collaboration avec des équipes internationales, le Dr Robert-Paganin cherche à décrypter ce mécanisme pour identifier des molécules capables de bloquer cette protéine motrice et limiter l’infection.

 

Crédit photo ©Sabrina Nehmar

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