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Quand du glutamate s’accumule sur les voies...

08/12/2018
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Carsten Janke, directeur de recherche CNRS à l’Institut Curie, vient se présenter au congrès ASCB/ESMO ses dernières découvertes sur les microtubules, réseaux de transport au sein de nos cellules.

Carsten Janke

Dans nos cellules, des protéines appelées tubulines s’assemblent comme des briques de construction pour former de microscopiques tubes, les microtubules. Ces tubes servent alors de rails pour le transport d’autres éléments. C’est ainsi que des messagers chimiques sont véhiculés sur de grandes distances au sein d’une seule et même cellule nerveuse, dont un prolongement peut courir de la moelle épinière à la pointe de notre pied.

Mais, comme bien souvent, une petite anomalie peut avoir de lourdes conséquences. Ainsi, les chercheurs savent que le dysfonctionnement de transport sur les microtubules peut être à l’origine de maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, mais aussi bien d’autres pathologies.

Carsten Janke et son équipe ont remonté la chaîne d’indices pour comprendre si l’origine du problème venait des microtubules eux-mêmes. Ils ont découvert, chez la souris, l’importance de la finition des microtubules par ajout de petits acides aminés, des glutamates. Un peu de glutamate est nécessaire au bon fonctionnement des microtubules, mais leur excès est délétère. Ils ont aussi appris que le gène chargé de contrôler cette "polyglutamylation" était perturbé chez des enfants atteints d’une rare affection grave du système nerveux. Chez une souris qui imite cette maladie, les chercheurs ont réussi à inverser ce processus de polyglutamylation, et à améliorer leur condition. Reste donc à voir si le même phénomène est impliqué dans d’autres pathologies neurodégénératives. Les biologistes cellulaires travaillent étroitement avec des neurobiologistes pour répondre à ces questions.

Pour aller plus loin

L'équipe de Carsten Janke