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Bourses L’Oréal-Unesco Pour les femmes et la science 2018 : 5 lauréates à l’Institut Curie !

09/10/2018
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Elles sont 5 ! Floriane, Morgane, Lucile, Hélène, Laura… Ces cinq doctorantes et post-doctorantes de l’Institut Curie sont lauréates de la Bourse française L’Oréal-Unesco Pour les femmes et la science qui récompense 30 jeunes chercheuses pour la qualité de leurs recherches.

Fondation L'OREAL UNESCO
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Ces prix leur ont été remis par la Fondation L’Oréal en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO lundi 8 octobre 2018. A la clé, un prix de 15 000 à 20 000 euros et, surtout, une belle reconnaissance. Outre une bourse de recherche, elles pourront également suivre un programme de formation en leadership, afin de « développer davantage de moyens de briser le plafond de verre » qui réduit les chances des femmes d’accéder à des postes à responsabilité, explique la Fondation L’Oréal.

Floriane Pelon, doctorante (Paris-Descartes) dans l’Equipe Stress et cancer de Fatima Mechta-Grigoriou

Au sein de l’équipe Stress et cancer, Floriane Pelon s’intéresse au rôle des cellules non-cancéreuses dans le développement des tumeurs, en particulier des cancers du sein. En effet, une tumeur est composée à la fois de cellules cancéreuses mais aussi de nombreuses cellules non-cancéreuses. Parmi ces dernières abondent les fibroblastes, qui sont détournés de leur rôle physiologique initial par les cellules tumorales et participent au développement tumoral. Floriane a déjà montré qu'un certain sous-type de fibroblastes jouait un rôle immuno-suppresseur, tandis que d’autres favorisaient la dissémination des cellules cancéreuses, participant ainsi à l’apparition de métastases. Ses découvertes pourraient permettre d’apprendre à contrôler le développement de la maladie.

Floriane Pelon

L’équipe Stress et cancer (Institut Curie / Inserm)

 

Morgane Morabito (U1021/UMR3347, Institut Curie, PSL, Paris-Saclay) doctorante dans l’équipe Signalisation et progression tumorale d’Alain Eychène et Célio Pouponnot

Morgane Morabito (U1021/UMR3347, Institut Curie, PSL, Paris-Saclay) s’intéresse de près au médulloblastome, cette tumeur du cerveau qui survient uniquement chez les enfants. Environ 30% de ces tumeurs demeurent aujourd’hui incurables et sont la cible des travaux/études de Morgane. Plus précisément, elle s’intéresse à une cascade d’événements moléculaires, appelée voie de signalisation TGF-béta/Activine, qui joue un rôle dans la prolifération des cellules tumorales. Parvenir à bloquer cette voie de signalisation pourrait permettre d’enrayer la prolifération. Cette piste est à l’étude dans plusieurs autres types de cancers mais Morgane Morabito est la première à s’y intéresser dans le cadre de ce sous-type de médulloblastome.

Morgane Morabito

L’équipe Signalisation et progression tumorale (Institut Curie/Inserm/CNRS/ Université Paris Saclay)

 

Lucile Alexandre (PSL / LAAS-CNRS), équipe Macromolécules et micro-systèmes en biologie et en médecine de Jean-Louis Viovy / Stéphanie Descroix

Lucile Alexandre étudie la pré-éclampsie chez la femme enceinte, une maladie qui, non traitée, peut entraîner de graves complications, voire le décès de la mère et/ou de l’enfant. Si elle officie dans le laboratoire de Jean-Louis Viovy, c’est qu’elle développe des techniques de microfluidique, une des spécialités du laboratoire, pour étudier la possibilité de diminuer le ratio entre deux protéines impliquées dans la pré-éclampsie. Pour y parvenir, elle a développé un système d’extraction grâce à une suspension de minuscules billes magnétiques qui permet ainsi de corriger ce ratio dans le sang.

Portrait Lucile Alexandre

L’équipe Macromolécules et micro-systèmes en biologie et en médecine (Institut Curie / CNRS / Sorbonne universités)

 

Laura Cantini (Institut Curie/Inserm U900/PSL), équipe Bioinformatique et biologie des systèmes du cancer d’Emmanuel Barillot

L’immunothérapie a provoqué une véritable révolution dans le traitement de certains cancers. Elle consiste à "débloquer" le système immunitaire pour qu’il reconnaisse le cancer comme une cellule étrangère et le détruise, un peu comme il sait débarrasser notre organisme des virus. Laura Cantini travaille à mieux comprendre les mécanismes qui permettent le bon fonctionnement de l’immunothérapie chez certains patients atteints de mélanome avancé. Pour ce faire, elle propose, dans un projet qu'elle a soumis au MIT, d'utiliser des approches de biologie computationnelle : elle crée de nouvelles méthodologies qui font à la fois appel à l’informatique, aux mathématiques et aux algorithmes de la biologie moléculaire pour décrypter ces mécanismes.

Laura Cantini

L’équipe Bioinformatique et biologie des systèmes du cancer (Institut Curie/Inserm)

L’équipe Epidémiologie génétique des cancers (Institut Curie/Inserm)

 

Hélène Moreau (INSERM (U932) / Institut Curie / PSL), de l’équipe Régulation spatio-temporelle de la présentation antigénique d’Ana-Maria Lennon

La migration cellulaire est à l’origine de nombreux processus, incluant l’apparition de métastases à distance de la tumeur d’origine. Le déplacement de ces cellules est contrôlé par de nombreux mécanismes physiques et chimique. Hélène Moreau travaille à mieux comprendre comment l’inflammation, notamment lorsqu’elle est liée au cancer, modifie les propriétés physiques des tissus et joue ainsi un rôle sur la migration et la fonction des cellules immunitaires. Pour cela elle fait appel à des techniques de microfluidique, de protéomique et d’imagerie.

Hélène Moreau

L’équipe Régulation spatio-temporelle de la présentation antigénique (Institut Curie / Inserm)

 

Chaque année, la Fondation L’Oréal récompense environ 280 jeunes chercheuses dans une centaine de pays. En 2018, 30 chercheuses françaises ont ainsi été récompensées. Elles ont été sélectionnées parmi 900 candidatures. Plus d'informations sur les bourses de recherche L'Oréal-Unesco Pour les femmes et la science