Actualité - Epigénétique et génétique

Une doctorante sur les plus hautes marches

11/10/2017
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Paris, 11 octobre 2017 : à travers la prestigieuse bourse L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science, remise à la doctorante, Juliane Glaser, c’est le succès d’un parcours exemplaire marqué par la biologie qui est récompensée.

Julian Glaser

« C’est à l’issue de cours de lycée sur le diabète que j’ai commencé à m’intéresser aux sciences du vivant. Mais c’est la génétique qui m’a vraiment donné le déclic pour poursuivre vers des études de biologie.», se remémore Juliane Glaser, actuellement doctorante à l’Institut Curie dans l’équipe Décisions épigénétiques et reproduction chez les mammifères de Déborah Bourc’his. Puis tout s’est enchaîné avec succès pour la jeune scientifique. Ses études à l’université Paris-Diderot (Paris 7) n’ont fait que confirmer son intérêt pour la génétique, domaine vers lequel elle va s’orienter lors de sa 3e année. Dés lors, son programme universitaire lui permet d’effectuer un stage à l’EMBL d’Heidelberg où elle participera à l’étude de la régulation spatio-temporelle de deux gènes au cours du développement embryonnaire chez la souris. Un an après, en Master 1, elle partira à New-York pour 5 mois dans un laboratoire spécialisé dans le développement neuronal.

«Ces deux expériences de laboratoire à l’étranger ont été très enrichissantes et j’en suis sortie épanouie et décidée à poursuivre mes études par un doctorat.»

C’est vers le laboratoire de Déborah Bourc’his qu’elle va s’orienter, dans le but d’étudier la régulation des gènes soumis à empreinte parentale.

« Le laboratoire et l’environnement m’ont tout de suite plu. J’y retrouvais l’ambiance dynamique et internationale découverte à l’étranger, ainsi que la possibilité d’utiliser les derniers-nés des outils de la génétique, notamment la technique CRISPR-CAS9. »

Julian Glaser 1

Programmation épigénétique du gène Zdbf2 : 4 jours pour définir la taille adulte

Commence alors pour elle l’étude du gène Zdbf2 dans l’embryon de souris qui va découler sur une découverte majeure publiée dans Nature Genetics en janvier 2017 : la mise en évidence de phénomènes dits de « programmation épigénétique précoce des phénotypes ». L’activation du gène Zdbf2 dans le cerveau dépend de mécanismes épigénétiques établis durant les 4 premiers jours du développement embryonnaire chez la souris. « De plus, nous avons montré que la programmation indélébile de Zdbf2 a des effets à long terme sur la croissance et donc sur la taille des individus», explique Juliane Glaser. Il y a comme un interrupteur qui est enclenché très tôt dans l’embryon mais qui n’agira que bien plus tard. Sans ce signal, les souris ont une croissance retardée et restent plus petites tout au long de leur vie. Zdbf2 agit dans le cerveau, au niveau de l’axe hypothalamo-hypophysaire, qui est au centre de multiples voies de régulation hormonales dont celle de l’hormone de croissance. « Je trouve fascinant de penser qu’une marque épigénétique indélébile puisse programmer notre taille adulte au moment où nous ne sommes qu’une structure formée d’une dizaine de cellules ».

Et après ? bien qu’elle ne sache pas encore dans quel laboratoire elle ira à la fin de son doctorat prévu d’ici la fin de l’été 2018, elle envisage d’ores et déjà de faire un post-doctorat à l’étranger, passage obligatoire en vue d’une carrière dans la recherche académique. Et pour relever ce défi, être récipiendaire d’une bourse L’Oréal-UNESCO ne devrait être qu’un plus pour la jeune chercheuse.

Photos © Fondation L’Oréal | Carl Diner