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Charlène Estrada décroche la prestigieuse bourse L’Oréal-Unesco Pour les femmes et la science 2019

08/10/2019
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Cette doctorante de l’Institut Curie est l’heureuse lauréate de la Bourse L’Oréal-Unesco qui récompense cette année 35 jeunes chercheuses. Une récompense qui met en lumière ses brillants travaux sur le mélanome.

Charlène Estrada

Fondation L'Oréal / Jean-Charles Caslot

Je suis de nature très curieuse et j’ai toujours été attirée par les sciences ! 

déclare d’emblée Charlène Estrada (Inserm U1021, CNRS UMR 3347) actuellement doctorante dans Unité Signalisation normale et pathologique : de l'embryon aux thérapies innovantes des cancers, dirigée par Simon Saule à Orsay / Institut Curie (membre-associé de PSL).

Cette soif d’apprendre et de comprendre comment fonctionne le corps humain sont accentués à la fin de son adolescence, alors qu’elle est confrontée au cancer pédiatrique de l’un de ses proches. « Cela été une étape marquante dans mon parcours, j’ai réalisé que cela pouvait réellement arriver mais surtout que l’on pouvait en guérir, c’est là qu’est né mon intérêt pour la cancérologie », confie-t-elle.

La jeune femme se lance alors dans des études scientifiques, avec succès : Licence de biologie à l’Université de Versailles Saint Quentin-en-Yvelines, Ecole Normale Supérieure de Cachan où elle se spécialise en cancérologie, Master 2 en génétique à l’Université Paris Diderot. C’est à l’Institut Curie qu’elle fait ses stages et prépare sa thèse, au sein du laboratoire de Alain Eychène et Celio Pouponnot.

Les travaux de recherche de Charlène Estrada portent sur le mélanome, une tumeur particulièrement agressive qui résulte de la transformation des mélanocytes, les cellules responsables de la pigmentation de la peau. La compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires qui en sont à l’origine est essentielle pour améliorer la prévention, le diagnostic précoce et le traitement de ces tumeurs. Mais la route est encore longue avant d’envisager des traitements. « Pour l’heure, je fais de la recherche fondamentale avec l’objectif de mieux cerner le fonctionnement des cellules et de comprendre comment elles deviennent tumorales. J’aime cette idée de chercher sans savoir forcément où je vais, sans a priori. »

L’objet de sa thèse ? Une protéine de la famille des protéines RAF, appelée ARAF et encore peu étudiée. « Mon travail a consisté à chercher, via la plateforme de spectrométrie de masse protéomique de l’Institut Curie, les partenaires de cette protéine. Cela m’a permis d’identifier pour la première fois une protéine partenaire de ARAF, connue pour jouer un rôle crucial dans le mélanome. J’étudie à l’heure actuelle comment ces deux protéines se comportent et influent sur les cellules du mélanome. » L’éclairage donné à leur interaction devrait permettre in fine de mieux comprendre comment ces protéines agissent de concert dans la biologie du mélanome. 

 J’adore mon travail car chaque jour, j’apprends de nouvelles choses, avec cet objectif d’aller toujours plus loin. Un jour on pense savoir quelque chose et le lendemain on réalise que ce n’est pas vrai. J’aime cette idée de remettre en question ce que l’on a fait la veille ! 

Chercheuse passionnée, Charlène Estrada est aussi animée par une volonté de transmettre son savoir scientifique. « J’ai eu la chance de donner des cours de biologie du développement en tant que vacataire à l’Université de Versailles Saint Quentin-en-Yvelines, j’adore enseigner, je rêve de devenir un jour devenir maître de conférence ! » Pour l’heure, cap sur son post-doc :

J’aimerais me spécialiser en bio-informatique parce que c’est une discipline incontournable aujourd’hui en recherche, explique-t-elle. Idéalement j’aimerais faire ce post-doc dans un pays chaud, au bord de la mer et très exposé au soleil… où les mélanomes sont en recrudescence ! alors, pourquoi pas l’Australie… 

La fac où Charlène Estrada étudie 

Université Paris-Saclay, Ecole Doctorale Hématologie Oncogenèse et Biothérapies (n°561).

Les financeurs 

Université Paris Diderot, Fondation ARC pour la recherche sur le cancer.

Le DP et le CP de la Fondation L'Oréal