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L’Institut Curie de nouveau labellisé Site de recherche intégrée sur le cancer

21/12/2017
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Au terme d'un appel à candidatures lancé en avril 2017, l'INCa a renouvelé la labellisation de huit sites de recherche intégrée sur le cancer (SiRIC) dont celui de l’Institut Curie. Son objectif : renforcer le continuum soins-recherche autour des cancers du sein, des cancers pédiatriques et des mélanomes uvéaux.

schema SIRIC

Les SIRIC ont pour objectif d’« offrir à la recherche translationnelle en cancérologie de nouvelles conditions opérationnelles, afin d'optimiser et d'accélérer la production de nouvelles connaissances et de favoriser leur diffusion et leur application dans le traitement des cancers, précise l’Institut National du Cancer (INCa). A ce titre, la création de ces SiRIC doit mener à des évolutions significatives dans la conduite d'une recherche pluridisciplinaire et intégrée. »

Cet objectif n’est pas sans rappeler le modèle créé par Marie Curie elle-même, et qui a servi de fondement à la création de l’Institut Curie : faire cohabiter chercheurs et médecins pour amener au plus vite de nouveaux traitements aux patients. « Ce continuum entre recherche et soins demeure un excellent moyen de servir la lutte contre le cancer et de favoriser l’innovation, souligne le Pr Thierry Philip, président de l’Institut Curie. Dans le cadre de la labélisation SiRIC, l’Institut Curie focalisera ses forces sur des cancers pour lesquels il possède une expertise largement reconnue : le cancer féminin le plus fréquent, le cancer du sein, et des cancers plus rares, les cancers de l’enfant et le mélanome uvéal. Pour chacun de ces cancers, les recherches se concentreront autour d’un objectif : la résistance aux thérapies. » C’est en effet un des nerfs de la guerre contre le cancer aujourd’hui : comprendre pourquoi certains cancers résistent au traitement et y remédier.

Les moyens alloués par la labélisation SiRIC, financés par le Ministère des solidarités et de la santé - Direction Générale de l’Organisation des Soins (DGOS) - , l’INCa et l'Inserm serviront à renforcer la structuration de la recherche translationnelle et les ponts entre clinique et recherche fondamentale.

« Nous sommes partis d’un constat : malgré des traitements de plus en plus efficaces, certains cancers récidivent. L’explication réside très certainement dans l’hétérogénéité tumorale et le fait que certaines cellules tumorales résistent aux thérapies, explique Sergio Roman-Roman responsable du SiRIC de l’Institut Curie. Pour comprendre ce phénomène, il faut réinterroger nos connaissances en génétique, épigénétique, immunologie et biologie cellulaire mais aussi étudier le rôle de l’environnement tumoral. » Un défi pour lequel l’Institut Curie est parfaitement armé comme le prouve cette nouvelle labélisation SiRIC.

La première labélisation SiRIC obtenue en 2011 avait participé à renforcer la recherche translationnelle à l’Institut Curie, avec notamment la création de plateforme de génomique pour développer des essais de médecine de précision et l’installation de nouvelles équipes entièrement dédiées à la recherche translationnelle. Cette nouvelle labélisation sera centrée sur 3 localisations tumorales pour lesquels l’institut est un centre de référence.

« Ce soutien de l’INCa et de la DGOS va nous permettre d’aller encore plus loin dans le rapprochement entre chercheurs et médecins pour accélérer encore la mise à disposition d’innovation médicale aux patients et ainsi construire le comprehensive cancer center de demain, » conclut le président de l’Institut Curie.

 

Comprendre les spécificités et la résistance ...

  • Des cancers du sein triple négatif et des luminaux B

Ces sous-types de cancers du sein se caractérisent par une résistance aux thérapies (hormonothérapie, thérapie ciblée...) actuellement disponibles et sont donc souvent associés à un mauvais pronostic.

  • Des cancers de l’enfant

Les recherches se focaliseront sur 3 sous-types de cancers de l’enfant – tumeur d’Ewing, neuroblastome et tumeur rhabdoïde – avec des approches adaptées et basées sur les découvertes récemment effectuées à l’Institut Curie.

  • Des mélanomes de l’uvée

Plus de 8000 patients ont été traités à l’Institut Curie, qui dispose donc d’une des plus grandes banques de données sur ce cancer rare de l’œil.

 

Pour comprendre les origines de la résistance de ces localisations tumorales, le projet s’appuiera sur des axes de recherche forts de l’Institut Curie et disposant donc d’une expertise largement reconnue et de moyens technologiques innovants :

  • Génétique et épigénétique
  • Biologie des radiations
  • Immunothérapie et micro-environnement tumoral
  • Sciences humaines