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Le Dr Daniela Verga prend la tête d’une nouvelle équipe spécialisée dans la conception de molécules pour cibler les structures de l’ADN et l’ARN

26/04/2024
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Zoom sur la nouvelle équipe de recherche "Ciblage des acides nucléiques et approches de photomarquage" dirigée par le Dr Daniela Verga à l'Institut Curie, sur le site d'Orsay.

Le Dr Daniela Verga prend la tête d’une nouvelle équipe de recherche à Orsay

Travaillant à l’Institut Curie depuis 2015 en tant que chargée de recherche CNRS, le Dr Daniela Verga a récemment créé son équipe Ciblage des acides nucléiques et approches de photomarquage, au sein de l’unité Chimie et modélisation pour la biologie du cancer (CNRS UMR9187 / Inserm U1196 / Université Paris-Saclay) dirigée par le Dr Florence Mahuteau-Betzer, sur le site d’Orsay.

Son objectif ? Clarifier le rôle d’une structure particulière de l’ADN et de l’ARN, appelée G-quadruplex, à l’aide de composés qu'elle développe, pour une meilleure compréhension de son implication dans les processus biologiques responsables du développement des maladies telles que le cancer.

Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?

Dr Daniela Verga : J’ai débuté mon parcours académique en Italie, mon pays natal, où j'ai obtenu une thèse en chimie organique à l'université de Pavie sous la direction du Pr Mauro Freccero. Durant ma thèse, j’ai pu me spécialiser dans le domaine de la photochimie pour des applications biologiques en rejoignant le laboratoire du Pr Gary B. Schuster au Georgia Institute of Technology, aux États-Unis. J’y ai alors développé des molécules capables de cibler l’ADN, me permettant d’étudier les altérations générées par l’effet de la lumière. En 2011, j’ai rejoint l’équipe du Dr Marie-Paule Teulade-Fichou, Médicaments et sondes pour les structures secondaires des acides nucléiques (CNRS UMR9187 / Inserm U1196 / Université Paris-Saclay), à l’Institut Curie. Ensemble, nous avons conçu des molécules photoactivables qui se lient spécifiquement et de manière permanente au G-quadruplex, structure particulière de l’ADN et de l’ARN contribuant à la régulation de l’expression génique et d’autres processus biologiques.

Après 2 ans, j’ai rejoint le laboratoire du Pr Andreas Marx, spécialisé dans la chimie de synthèse des acides nucléiques et en chémobiologie, à l’université de Constance en Allemagne. Cela m’a permis d’approfondir mes connaissances en biochimie et biologie de l'ADN.

À la fin de mon post-doctorat en 2015, je suis finalement retournée dans l’équipe du Dr Marie-Paule Teulade-Fichou en tant que chargée de recherche CNRS.

Depuis, comment vos travaux ont-ils évolué ?

Dr Daniela Verga : Jusqu’à présent, mes travaux se concentrent principalement sur le développement de ligands[1] capables de cibler les G-quadruplexes (G4) dans l’ADN et l’ARN : j’étudie leur interaction avec ces structures, ainsi que leur capacité de moduler les fonctions des protéines impliquées dans leur régulation. Je cherche également à développer des méthodes de biophysique pour étudier les séquences capables de former ces structures, en combinant des approches in vitro et très prochainement la modélisation moléculaire.

Au sein de ma nouvelle équipe, appelée Ciblage des acides nucléiques et approches de photomarquage (CNRS UMR9187 / Inserm U1196 / Université Paris-Saclay), je poursuis ces travaux en adaptant les ligands préalablement développés pour explorer les mécanismes complexes dans lesquels ils interviennent. Je m’intéresse aussi à des processus biologiques tel que l’épissage[2], dans le but de contribuer à une meilleure compréhension des processus cellulaires fondamentaux et de leur rôle dans la santé et la maladie.

En quoi l’Institut Curie favorise-t-il la poursuite de vos projets ?

Dr Daniela Verga : Mes travaux sont vraiment à l’interface entre la chimie, la biochimie, la biologie et la biophysique. C’est un défi quotidien qui nécessite un accès à divers équipements et des collaborations avec des experts dans différents domaines. À l’Institut Curie, tout cela est facilité grâce à une interdisciplinarité omniprésente. Je pense notamment au Dr Reini Luco, cheffe d’équipe dans l’unité de recherche Intégrité du génome, ARN et cancer (CNRS UMR3348 / Université Paris-Saclay) et spécialiste en épissage, avec qui j’espère développer de nouveaux projets. Je travaille à l’Institut Curie depuis 8 ans, et je sais qu’ici j’ai trouvé un environnement propice où je peux pousser mes recherches au maximum.

 

[1] Petites molécules qui se lient spécifiquement à une cible biologique

[2] Processus par lequel les ARN transcrits à partir de l'ADN peuvent subir des étapes de coupure et ligature qui conduisent à l'élimination de certaines régions dans l’ARN final.