Actualité - Mélanomes de l’uvée

Immunothérapie : un nouveau marqueur biologique dévoilé pour le mélanome uvéal

15/05/2018
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L’équipe de Marc-Henri Stern a découvert le rôle d’un gène dans la formation d’une forme de mélanome uvéal pour laquelle l’immunothérapie est particulièrement efficace.

labo recherche

L’immunothérapie est une nouvelle piste de traitement prometteuse contre le cancer, mais elle doit être mieux comprise pour pouvoir être proposée au maximum de patients. En effet, on observe par exemple avec les dernières-nées des immunothérapies de types anticorps anti-PD-L1 et PD-L1 des résultats très efficaces chez 10 à 20% des cas, tous types de cancers confondus. Cependant certains patients ne répondent pas, et parfois une progression tumorale est même constatée.

Faire bénéficier l’immunothérapie au plus grand nombre est une priorité de l’Institut Curie. Elle fait d’ailleurs partie des 10 priorités du programme médico-scientifique comme la thématique du mélanome uvéal, cancer de l’œil le plus fréquent chez l’adulte.

Malheureusement, le mélanome uvéal est en général peu sensible à l’immunothérapie. Cependant, un patient a répondu très favorablement à un traitement. L’équipe Réparation de l’ADN et mélanome uvéal (Inserm/Institut Curie) a cherché à comprendre les mécanismes génétiques du succès de l’immunothérapie dans ce cas de cancer. Pour cela, les chercheurs ont découvert chez ce patient des mutations inactivant un gène, nommé MBD4, et responsable d’un taux extrêmement élevé de mutations génétiques. Paradoxalement, cette caractéristique a rendu efficace l’immunothérapie en rendant le système immunitaire du patient capable de reconnaître et de cibler les cellules malades.  

« Cette étude montre l’importance d’adapter le traitement non pas à une maladie, mais à chaque cas particulier, ce qui est la base de la médecine de précision. Elle montre également la richesse des informations que l’on peut retrouver en analysant en profondeur les patients présentant des réponses particulières aux traitements » commente Marc-Henri Stern.

Les chercheurs ont ensuite analysé plus de 10 000 tumeurs afin de trouver des cas similaires et ainsi valider leur constat.

Ce nouveau mécanisme mise au jour apporte de nouvelles réponses dans la compréhension de la biologie du cancer, et devrait permettre de proposer des traitements par immunothérapie aux patients présentant des altérations similaires sur le gène MBD4.

L’équipe de Marc-Henri Stern étudie les relations entre les défauts de réparation de l’ADN et la survenue de certains cancers.

Les équipes de recherche et les chercheurs impliqués dans cette découverte sont subventionnés par l’INSERM, l’Institut Curie, L’INCa, l’Union Européenne (H2020) et la Ligue contre Le Cancer.

 

Outlier response to anti-PD1 in uveal melanoma reveals germline MBD4 mutations in hypermutated tumors.
Rodrigues M, Mobuchon L, Houy A, Fiévet A, Gardrat S, Barnhill RL, Popova T, Servois V, Rampanou A, Mouton A, Dayot S, Raynal V, Galut M, Putterman M, Tick S, Cassoux N, Roman-Roman S, Bidard FC, Lantz O, Mariani P, Piperno-Neumann S, Stern MH.
Nat Commun. 2018, in press