Actualité - Sarcomes

Ostéosarcome : de nouvelles recherches s’imposent

22/07/2016
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Fort prometteuse au laboratoire, la dernière thérapie évaluée chez les patients atteints d’ostéosarcome, un cancer rare des os, n’a pas répondu aux attentes des médecins. Ils cherchent désormais à savoir pourquoi, afin de proposer rapidement de nouvelles pistes thérapeutiques.

 Décisions épigénétiques et reproduction chez les mammifères / In

Paris-14 septembre 2012. réparation bactériologique de vecteurs shRNA pour technique d'invalidation par interférence ARN.

L’ostéosarcome survient majoritairement chez les jeunes âgés entre 10 et 20 ans, l’une de ses caractéristiques est de pouvoir toucher également les adultes. "Dans l’étude clinique OS 2006 évaluant l’intérêt d’associer un traitement par zoledronate par rapport aux chimiothérapies classiquement utilisées dans le traitement de l’ostéosarcome, des patients âgés de 5 à 50 ans ont été inclus",  explique le Dr Sophie Piperno-Neumann, oncologue médicale à l’Institut Curie spécialiste des sarcomes.

Au cours des dernières décennies, peu de progrès dans la prise en charge médicale ont été réalisés dans cette pathologie. Or, les résultats précliniques observés avec un bisphosphonate, le zoledronate, semblaient prometteurs. Connue pour son action bénéfique sur les métastases osseuses de nombreux cancers, cette famille de molécules se fixe sur l’os et limite la perte osseuse. Parallèlement, des études précliniques sur des lignées cellulaires et des modèles animaux d’ostéosarcomes testés en laboratoire à Nantes ont montré  que le zoledronate possède une activité anti-tumorale propre et en association à la chimiothérapie. "Tous les signaux étaient donc positifs pour réaliser un essai clinique évaluant cette molécule chez les patients atteints d’ostéosarcome", ajoute l’oncologue médicale, qui a coordonné l’essai en France pour les patients adultes.

Poursuivre les analyses

L’analyse des résultats de cette étude nationale de phase 3 randomisée montre que l’addition du zolédronate à la chimiothérapie ne diminue pas le risque de rechute chez les patients traités. Bien que décevants, ces résultats doivent désormais être analysés afin de comprendre les raisons de cette différence entre les données précliniques au laboratoire et cliniques chez les patients. "Contrairement à l’étude américaine EURAMOS -1, qui s’est déroulée en parallèle de la nôtre et qui montre l’absence de réduction du risque de rechute avec un traitement par interféron associé à la chimiothérapie, nous disposons d’échantillons biologiques (tumeurs, sang, urine) prélevés chez les patients avec leur accord, précise le Dr Sophie Piperno-Neumann. Nous allons donc pouvoir étudier les raisons de cet échec, voire identifier des paramètres biologiques et immunologiques pouvant l’expliquer et, je l’espère, distinguer des groupes de patients susceptibles de bénéficier de ce traitement."

En savoir plus

Zoledronate in combination with chemotherapy and surgery to treat osteosarcoma (OS2006): a randomised, multicentre, open-label, phase 3 trial
Piperno-Neumann S, Le Deley MC, Rédini F, Pacquement H, Marec-Bérard P, Petit P, Brisse H, Lervat C, Gentet JC, Entz-Werlé N, Italiano A, Corradini N, Bompas E, Penel N, Tabone MD, Gomez-Brouchet A, Guinebretière JM, Mascard E, Gouin F, Chevance A, Bonnet N, Blay JY, Brugières L; Sarcoma Group of UNICANCER; French Society of Pediatric Oncology (SFCE); French Sarcoma Group (GSF-GETO).
Lancet Oncol. 2016 Jun 17. pii: S1470-2045(16)30096-1. doi: 10.1016/S1470-2045(16)30096-1