Recherche dans le laboratoire de Sebastian Amigorena

Recherche dans le laboratoire de Sebastian Amigorena, porteur du projet Centre d’immunothérapie de l’Institut Curie, dans le cadre du projet d’établissement 2015-2020.

Développer de nouveaux traitements mieux tolérés

31/03/2017
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L’un des objectifs majeurs de la recherche clinique sur cette tumeur de l’œil survenant chez le jeune enfant est de préserver la vue sans nuire aux chances de guérison.

Dans les pays industrialisés, l’immense majorité des patients atteints de rétinoblastome guérit. Nous nous efforçons donc de diminuer les séquelles des traitements, précise le Pr François Doz, pédiatre.

Ainsi, la recherche de nouveaux traitements et l’amélioration de ceux existants pour préserver au mieux la vision de l’enfant restent une priorité pour les soignants et chercheurs.

Plusieurs voies sont explorées. En recherche clinique, les médecins évaluent de nouveaux protocoles thérapeutiques, notamment de chimiothérapie, qui pourraient réduire le risque de perte de la vue et de cancer secondaire. En effet, la chimiothérapie peuvent avoir des conséquences à plus ou moins long terme sur le risque de tumeur secondaire et, pour la radiothérapie, le développement du massif facial de l’enfant lors de sa croissance. Le développement de nouveaux traitements repose sur la mise en commun des compétences d’équipes pluridisciplinaires (ophtalmologistes, pédiatres, anatomopathologistes, biologistes, chimistes, physiciens) ayant une grande expérience de cette maladie.

 

Deux nouvelles techniques de chimiothérapie

Dans certains cas particuliers, la chimiothérapie peut être administrée directement dans l’artère qui irrigue l’œil. Cette chimiothérapie par voie intra-artérielle permet d’administrer des doses plus faibles et donc de réduire les effets secondaires. Elle est principalement proposée aux enfants atteints de formes unilatérales de rétinoblastome.

En cas de rechute locale, au niveau du vitré, une chimiothérapie intra-vitréenne, directement dans le globe oculaire peut alors être envisagée. Son objectif est d’éviter l’ablation de l’œil ou l’irradiation externe. Toutefois, la préservation de le vue peut être compromise. Ces techniques sont en cours d’évaluation.

 

La photosensibilisation contre le rétinoblastome

Cette stratégie prometteuse consiste à activer des molécules photosensibles, dites photosensibilisateurs, par la lumière visible. La molécule destinée à détruire les cellules tumorales n’est active qu’une fois exposée à une longueur d’onde spécifique. Ce traitement n’est pas mutagène, ce qui constitue un enjeu important pour les jeunes patients atteints de rétinoblastome.

 

Synthèse de nouveaux composés

Conscients du progrès que représente la photothérapie dynamique dans le traitement du rétinoblastome, les chercheurs de l’Institut Curie travaillent à la synthèse de nouveaux composés et à la démonstration de leur efficacité in vitro puis sur des modèles animaux.

Des molécules originales ont ainsi été créées à partir de composés connus en essayant de pallier les limites, notamment en ce qui concerne l’affinité pour les cellules tumorales. Une étude in vitro sur des cellules de rétinoblastome à partir d’une centaine de produits a d’ores et déjà permis de sélectionner les composés alliant efficacité et synthèse rapide. Ils sont désormais testés sur des modèles in vivo. Une thèse est d’ailleurs en cours sur le modèle de xénogreffe orthotopique.