Les lymphomes de l'enfant, adolescent et jeune adulte

Les lymphomes de l'enfant, adolescent et jeune adulte

Le traitement des lymphomes (enfant, adolescent, jeune adulte) à l'Institut Curie

Pour la prise en charge des enfants, adolescents et jeunes adultes, les protocoles de traitement sont élaborés au niveau européen. Ils reposent essentiellement sur la chimiothérapie. La durée et l’intensité de celle-ci dépend essentiellement du stade d’extension de la maladie, de l’existence d’un syndrome inflammatoire et du retentissement général. Il dépend aussi de la réponse de la maladie au traitement, évaluée selon les lymphomes par échographie, scanner, TEP-scan, voire par la biologie moléculaire.

Les traitements sont administrés par l’intermédiaire d’un cathéter central le plus souvent à chambre implantable, en hôpital de jour ou en hospitalisation conventionnelle selon le type de traitement. Les médicaments utilisés comportent de la chimiothérapie conventionnelle et une corticothérapie. Pour certains types de Lymphome, de la chimiothérapie pourra être administrée dans le liquide céphalo-rachidien lors d’une ponction lombaire.

La radiothérapie, en complément de la chimiothérapie, n’est maintenant utilisée que pour un quart des patients environ avec Lymphome de Hodgkin. Elle reste cependant nécessaire lorsque la réponse à la chimiothérapie est insuffisante. La limitation en première ligne du champs d’irradiation aux résidus de maladie encore active en fin de chimiothérapie, ainsi que l’apport de la protonthérapie, permettent de réduire considérablement les effets indésirables à long terme de la radiothérapie chez les jeunes patients.

La survie des enfant et adolescents traités actuellement pour un Lymphome de Hodgkin ou un Lymphome de Burkitt est élevée, tous stades confondus. En cas de rechute précoce ou de maladie réfractaire, un traitement de 2ème ligne si besoin associé à une consolidation par chimiothérapie haute dose avec support de cellules souches périphériques autologues sont proposés, voir par des protocoles d’immunothérapie.

L’apport des nouveaux médicaments dans les lymphomes

Anticorps monoclonaux et inhibiteurs de tyrosine kinase

Au-delà de la chimiothérapie conventionnelle, de nouveaux médicaments font maintenant partie intégrante du traitement des lymphomes de l’enfant en première ou deuxième ligne.  

Le rituximab est un anticorps capable de reconnaître la cellule tumorale des lymphomes B matures et induire une réponse immunitaire contre le lymphome. En association avec la chimiothérapie il a montré une nette amélioration des chances de guérison dans les formes de haut risque de ces lymphomes de l’enfant et adolescents. Il est maintenant systématiquement administré en première ligne dans cette indication, associé à de la chimiothérapie conventionnelle. 

Le brentuximab-vedotin (BV) est également un anticorps capable de reconnaître les cellules tumorales de nombreux Lymphomes de Hodgkin et Lymphomes Anaplasiques à Grandes Cellules, et qui de plus est couplé à une molécule cytotoxique, l’auristatine. Le BV peut ainsi être indiqué chez les patients présentant une maladie réfractaire au traitement de première ligne ou en rechute défavorable, avant une consolidation par chimiothérapie intensive. Il peut être indiqué également en traitement d’entretien après cette chimiothérapie intensive. 

Certains Lymphomes Anaplasiques à Grandes Cellules sont médiés par une fusion moléculaire impliquant et activant le gène ALK. Plusieurs médicaments inhibiteurs de ALK ont été développés avec succès au cours des 15 dernières années chez l’adulte, et peuvent être proposés chez l’enfant en cas de mauvaise réponse au traitement de première ligne ou en cas de récidive, par l’intermédiaire d’un essai thérapeutique précoce.

Autres immunothérapies

Le nivolumab et le pembrolizumab sont des anticorps visant à restaurer la réponse immunitaire médiée par les lymphocytes T du patient contre sa tumeur. Ils ont montré des résultats très prometteurs chez l’adulte mais aussi chez l’enfant, et peuvent être indiqués en cas de Lymphome de Hodgkin réfractaire ou en rechute précoce après chimiothérapie en association avec le brentuximab vedotin. 

D’autres formes d’anticorps visant à forcer une réaction immunitaire contre la cellule lymphomateuse sont actuellement testés dans le cadre d’essais thérapeutiques précoces. Ces médicaments ont l’avantage de s’administrer en ambulatoire, avec peu d’effets indésirables, et peuvent être donnés sur une longue période.

Enfin, des nouvelles approches par réinjection de lymphocytes T du patient, modifiés génétiquement pour reconnaitre la cellule tumorale (cellules CAR-T), sont actuellement évalués dans les formes de Lymphome B mature et Lymphome de Hodgkin les plus résistantes aux traitements actuellement disponibles.