Actualité - Cancers ORL

Cancers ORL : vers de nouveaux biomarqueurs épigénétiques pour l’immunothérapie

22/09/2021
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Du 20 au 24 septembre 2021 se tient la campagne de sensibilisation « Make sense » dédiée aux cancers de la tête et du cou.

Laboratoire

Dans ce domaine, la recherche clinique et translationnelle menées à l’Institut Curie sont dynamiques et reconnues au niveau international. Preuve en est avec un nouveau projet qui vise à mettre en évidence des biomarqueurs génomiques et épigénétiques afin d’identifier les patients atteints de cancers ORL susceptibles de répondre (ou non) à l’immunothérapie. Coordonné par les équipes de l’Institut Curie et impliquant le réseau Unicancer, ce projet EpiB-ORL* est financé pour 3 ans par la Fondation ARC à hauteur de 600 000 euros.

 

Les cancers ORL touchent les voies aérodigestives supérieures et dans 80 % des cas, il s’agit de carcinomes épidermoïdes de la gorge et de la bouche. Sixième type de cancer le plus fréquent dans le monde, ces cancers touchent - en France - 19 000 nouveaux patients par an.

Bien que les traitements par chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie et thérapie ciblée progressent sans cesse, le pronostic des patients atteints de cancers ORL reste sombre en cas de récidive et le besoin de nouvelles stratégies thérapeutiques est crucial. Les seules réponses durables ne sont obtenues qu’avec l’immunothérapie mais elles le sont chez moins de 20 % des patients. Par ailleurs, plus de la moitié d’entre eux ne bénéficie pas du tout de l’immunothérapie, certains patients manifestant même des hyperprogressions, comme rapporté par l’équipe de Curie en 2017.

 

Un projet interdisciplinaire pour identifier des biomarqueurs fiables

Il est donc primordial d’identifier des biomarqueurs de résistance primaire à l’immunothérapie, afin d’éviter d’exposer des personnes atteintes de cancers ORL à des traitements inefficaces et plus coûteux. C’est tout l’objet du projet EpiB-ORL* qui est coordonné par l’Institut Curie (Prof. Ivan Bièche, Prof. Christophe Le Tourneau et Maud Kamal, PhD) et qui va intégrer à la fois : des caractéristiques génomiques, épigénétiques et morphologiques en collaboration avec Unicancer.

Pendant les trois prochaines années, les équipes de l’Institut Curie du Département d’Essais Cliniques précoces (D3i), du Pôle de médecine Diagnostique et Théranostique et de l’Unité de bioinformatique, vont analyser 150 échantillons issus de tumeurs des patients ayant reçu une immunothérapie (par anti-PD1) dans le cadre de deux essais cliniques clos chez des patients atteints de cancers ORL (TOPNIVO et CHECK-UP), promus par Unicancer. En partenariat avec d’autres centres de lutte contre le cancer, les médecins et chercheurs vont effectuer des analyses génomiques à haut débit et étudier la méthylation de l’ADN sur les échantillons disponibles. Ce projet impliquera également des technologies de pathologie intégrative pour identifier des signatures qui permettront de sélectionner plus précisément les patients susceptibles de ne pas répondre à ce type de traitement.

 

* Le projet EpiB-ORL (Institut Curie, Unicancer, Gustave Roussy, Léon Bérard, CAL-iBV, IUCT-O et Saint Louis ): identification de biomarqueurs génétiques et épigénétiques de résistance primaire aux anti-PD1 dans les carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou en récidive et/ou métastatiques, est financé pour 3 ans par la Fondation ARC dans le cadre de la 4e édition de son appel à projets SIGN’IT, Signatures en immunothérapie, par un montant de près de 600 000 euros.

Coordonné par l’Institut Curie sont impliquées dans ce projet les équipes de l’unité de pharmacogénomique dirigée par le Pr. Ivan Bièche, de la cellule de coordination scientifique du Département des essais précoces dirigée par Maud Kamal, du groupe ORL Unicancer avec Christophe Le Tourneau et de l’Unité de bioinformatique de Nicolas Servant. Unicancer est également partie prenante du projet.