Comprendre l’origine et l’évolution tumorale des sarcomes des tissus mous pour mieux les soigner

Les sarcomes des tissus mous représentent une famille de cancers rares caractérisés par leur grande hétérogénéité clinique et biologique. Parmi eux, les liposarcomes dits dédifférenciés sont un sous-groupe de tumeurs agressives. Ils présentent des signes de différenciation adipocytaire, autrement dit, l’acquisition de caractéristiques propres aux adipocytes, les cellules en charge de la synthèse et du stockage des lipides.  

« Ces tumeurs souvent très volumineuses présentent des portions composées de cellules graisseuses indolentes, associées à des zones composées de cellules très agressives responsables des récidives métastatiques. Aujourd’hui, il n’existe pas de traitement efficace au stade avancé. » explique le Dr Sarah Watson.

En utilisant des approches de séquençage transcriptomique sur cellule unique, ainsi que du séquençage du génome complet sur une cohorte de tumeurs de patients opérés à l’Institut Curie, les chercheurs ont pu identifier une population de cellules tumorales apparentées à des cellules souches présentes dans le tissu adipeux normal. C’est à partir d’elles que se développement les cellules de liposarcome, qui ensuite évoluent en parallèle de leur microenvironnement tumoral.

En exploitant ces données, les chercheurs ont ensuite montré que le traitement des cellules de liposarcome in vitro, ciblant justement leur cellule d’origine, permet de restaurer la différenciation des cellules de haut grade en cellules graisseuses indolentes. De ce fait, l’agressivité de la tumeur et le risque accru de métastases pourraient être réduits chez ces patients. Ceci ouvre de nouvelles opportunités thérapeutiques pour le développement de traitement basé sur l’identité cellulaire des liposarcomes.

Publication

Cellular origin and clonal evolution of human dedifferentiated liposarcoma

Nadège Gruel, Chloé Quignot, Laëtitia Lesage, Sophie El Zein, Sylvie Bonvalot, Dimitri Tzanis, Khadija Ait Rais, Fabien Quinquis, Bastien Manciot, Julien Vibert, Nadine El Tannir, Ahmed Dahmani, Héloïse Derrien, Didier Decaudin, Ivan Bièche, Laura Courtois, Odette Mariani, Laëtitia K. Linares, Laurie Gayte, Sylvain Baulande, Joshua J. Waterfall, Olivier Delattre, Gaëlle Pierron & Sarah Watson

Nature Communications (12 septembre 2024) - doi : 10.1038/s41467-024-52067-1