Actualité - Immunothérapie

Etudier les cellules souches pour comprendre les cellules cancéreuses

20/12/2021
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A partir du 1er décembre, Enzo Poirier intègre le Centre de recherche de l’Institut Curie au sein l’unité Immunité et cancer (U932) en tant que JPI (Junior Principal Investigator) de l’équipe nouvellement créée Immunité des cellules souches.

Enzo Poirier

Cette nouvelle équipe de recherche s’intéressera aux mécanismes de défense des cellules souches, un domaine de recherche largement inexploré qui peut aider à mieux comprendre les processus au sein de la cellule cancéreuse.

 

Vous arrivez tout juste à l’Institut Curie, pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

J’ai fait une thèse en virologie à l’Institut Pasteur. J’y étudiais les arbovirus, c’est-à-dire des virus transmissibles aux humains par les insectes. Il s’agissait de mieux comprendre la réponse immune des insectes. Par la suite, je voulais me rapprocher des enjeux humains alors j’ai effectué un stage post-doctoral au Crick Institute de Londres, dans une équipe qui étudie principalement l’immunité anticancéreuse. De là, mon chemin m’a naturellement conduit à L’Institut Curie.

 

Quel est le lien entre la défense contre les virus et les cancers ?

Il faut faire un détour par les cellules souches pour le comprendre. Les cellules souches sont connues pour pouvoir donner naissance à tous les types de cellules d’un organisme, des neurones comme des cellules de la peau, lorsque la plupart des cellules du corps sont différentiées, c’est-à-dire spécialisées dans un tissu ou une fonction. Les cellules souches présentent une autre particularité : elles ont des mécanismes de défense contre les virus différents des autres cellules. Un de ces mécanismes est proche de celui des insectes et c’est pour cela que je m’y suis intéressé au départ. Il semble que ces programmes de défense, dans certains contextes, sont aussi mobilisés par les cellules cancéreuses.

 

C’est ce que vous allez étudier à l’Institut Curie ?

Oui ! C’est une vraie chance de pouvoir créer une équipe de recherche à Curie. Je suis de près le travail des équipes de l’unité Immunité et cancer (U932) dirigée par Ana-Maria Lennon. Je suis ravi de travailler rue d’Ulm. Il existe là-bas une grande qualité de travail. Mon domaine de recherche touche à un territoire vierge… On ne sait presque rien des mécanismes de défense des cellules souches. Je sais que je vais profiter de l’environnement de la cancérologie pour poser de nouvelles questions, en établissant des collaborations, notamment avec l’équipe Immunothérapie translationnelle dirigée par Eliane Piaggio. Dans un premier temps, je vais établir une équipe de 3 ou 4 personnes afin d’étudier la défense antivirale des cellules souches et voir comment elle est mise à profit dans les cellules cancéreuses, à l’aide de techniques de biologie cellulaire, de microscopie et de génomique. Si on identifie ces processus dans des cellules cancéreuses, cela pourrait aider à créer de nouvelles approches thérapeutiques.