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L’Institut Curie mobilisé contre les cancers masculins

14/11/2022
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En novembre, mois de sensibilisation aux cancers masculins, l’Institut Curie met en lumière sa forte implication dans le diagnostic, le traitement et la recherche sur les cancers de la prostate et des testicules. Les équipes de l'Institut sont sur le front pour prodiguer aux patients la meilleure prise en charge et développer les traitements de demain.

Portrait Y.Allory / A.Morillon

L’Institut Curie, berceau de la curiethérapie, une radiothérapie interne notamment utilisée contre le cancer de la prostate, reste très impliqué dans le diagnostic et la recherche sur les cancers masculins.

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. On dénombre plus de 50 000 nouveaux cas par an en France. Il touche principalement des hommes de plus de 60 ans. Dans une grande majorité des cas, et quand il est diagnostiqué précocement, ce cancer est de bon pronostic. Les efforts de l’Institut Curie se concentrent donc sur les formes les plus graves.

On sait désormais que certains cancers sont liés à des mutations génétiques, notamment des gènes BRCA. La grande expertise de l’Institut Curie dans le diagnostic histologique et moléculaire est un atout pour distinguer ces cancers pour lesquels on dispose de nouveaux traitements ciblés, les inhibiteurs de PARP, préconisés contre les formes métastatiques

Explique le Pr Yves Allory, spécialiste des cancers urologiques et chef du service d'anatomopathologie du site de Saint-Cloud de l'Institut Curie.

Mieux diagnostiquer et distinguer les formes graves

Antonin Morillon, directeur de l’unité Dynamique de l'information génétique : bases fondamentales et cancer au Centre de recherche de l’Institut Curie explore l’ARN dit non codant, qu’on retrouve dans l’urine des patients et qui pourrait révéler un cancer de la prostate et permettre de différencier les différents stades du cancer.

Nous avons un essai clinique en cours sur une centaine de patients, en partenariat avec l’Institut Montsouris et l’hôpital Henri-Mondor et nous avons déjà déposé deux brevets sur nos découvertes

Détaille-t-il.

D’autres études sont en cours dans le département d'oncologie radiothérapie, dirigé par le Pr Gilles Créhange, pour renforcer l’efficacité de la radiothérapie en développant de nouvelles techniques stéréotaxiques en particulier pour les formes métastatiques. Nous cherchons aussi à développer un nouveau traitement en médecine nucléaire, le Lutétium-PSMA

Ajoute Yves Allory.

Au niveau du Centre de recherche, « on va implémenter une solution d’intelligence artificielle pour augmenter la rapidité du diagnostic sur les images de biopsie ; et en radiothérapie, nous avons pour projet de développer des biomarqueurs permettant d’identifier les patients qui ont besoin d’une radiothérapie adjuvante », complète le spécialiste.

Le cancer du testicule est au contraire un cancer de l’homme jeune.

C’est une épreuve très angoissante pour les patients, mais ces cancers sont d’une part, rares (mois de 3 000 cas par an en France) et d’autre part, de très bon pronostic dans la très grande majorité des cas. Le message à faire passer est de consulter son médecin dès qu’on sent une grosseur anormale au niveau d’un testicule, c’est ainsi qu’avec un diagnostic précoce, ce cancer pourra être soigné avec les traitements les moins lourds

Conclut le Pr Allory.