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Nouvelles données sur le pronostic des différents sous-types moléculaires de cancers de la vessie

10/10/2024

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New data on the prognosis of different molecular subtypes of bladder cancer
Une équipe de l’Institut Curie (CNRS UMR144 / Sorbonne Université) menée par le Pr Yves Allory et les Drs Isabelle Bernard-Pierrot et François Radvanyi, a récemment montré que l’évolution après traitement par chimiothérapie néoadjuvante diffère selon le sous-type tumoral moléculaire chez les patients atteints de cancers de la vessie. Ces nouvelles données, publiées le 17 septembre 2024, ont été obtenues à partir des résultats de l’essai clinique VESPER, et ouvrent la voie vers de nouvelles pistes de recherche fondamentale et clinique sur les cancers de la vessie.

L’étude clinique VESPER, dont les résultats ont été publiés en 2022 et à laquelle ont participé des chercheurs de l’Institut Curie et des équipes françaises coordonnées par les Pr Pfister et Pr Culine a amené à des changements dans la prise en charge des cancers de la vessie : en effet, la combinaison de médicaments néoadjuvants testée dans l’étude (méthotrexate, vinblastine, doxorubicine et cisplatine à dose dense) s’est avérée plus efficace que l’autre protocole utilisé jusqu’ici couramment (gemcitabine et cisplatine).

« Etant donné la robustesse des résultats obtenus lors de cette étude, de par le nombre de patients et la qualité des échantillons récupérés, nous avons pu les utiliser pour des analyses additionnelles en recherche plus fondamentale » explique le Pr Yves Allory, médecin pathologiste dans le pôle de médecine diagnostique et théranostique à l’Ensemble hospitalier et chercheur rattaché à l’unité Biologie cellulaire et cancer (CNRS UMR 144 / Sorbonne Université) au Centre de recherche de l’Institut Curie.

Il existe différentes catégories de cancers de la vessie sur le plan moléculaire, mais qui n’ont pas été prises en compte dans l’étude de l’efficacité des traitements. C’est sur ce point que l’équipe s’est questionnée lors de cette nouvelle étude. Ils ont pu montrer que, malgré une amélioration globale des pronostics des cancers de la vessie, le pronostic des tumeurs dites « basales », reste mauvais.

« Nos résultats ici montrent qu’il existe également des particularités à prendre en compte en fonction des sous-types de cancers de vessie. Celles-ci doivent être explorées afin d’améliorer le pronostic et les traitements ».

L’équipe a également mis en évidence la présence d’une hétérogénéité à l’intérieur même de certaines tumeurs, détectable chez les patients grâce à des prélèvements de tissus à différents endroits, et cette hétérogénéité des tumeurs dites « mixtes » est aussi de mauvais pronostic La question de cette hétérogénéité et notamment de son rôle dans la résistance au traitement est présente dans de nombreux cancers, ouvrant la voie à de nombreuses collaborations avec d’autres équipes de recherche. Le projet se continuera également autour de l’exploitation d’algorithmes utilisant l’intelligence artificielle, pour toujours mieux détecter et mieux soigner. 

Référence : C. S. Groeneveld, C. Pfister, S. Culine, V. Harter, C. Krucker, J. Fontugne, V. Dixon, N. Sirab, I. Bernard-Pierrot, A. de Reyniès, F. Radvanyi, Y. Allory  

Basal/squamous and Mixed subtype bladder cancers present poor outcomes after neoadjuvant chemotherapy in the VESPER trial. Annals of oncology (17 septembre 2024) doi : 10.1016/j.annonc.2024.09.008. 

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