Cancer du foie : traitements

Cancer du foie : traiter en fonction de la tumeur

26/03/2017
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La prise en charge d’un cancer du foie primitif n’est pas la même que celle d’un cancer métastasique. Dans tous les cas, les décisions thérapeutiques sont prises au cours de réunions de concertation pluridisciplinaire où les médecins discutent des meilleurs traitements à mettre en place en se basant sur des recommandations de bonne pratique.

Le traitement d'un cancer du foie primitif

  • Si la tumeur est petite et localisée, le chirurgien va procéder à une ablation partielle du foie. La destruction de la tumeur par radiofréquence est aussi une alternative. Cette technique assez récente consiste à diffuser de la chaleur via une électrode implantée au contact de la tumeur.
  • Si la tumeur est volumineuse ou disséminée en plusieurs endroits du foie, une ablation totale suivie d’une greffe peut être envisagée.
  • Mais la chirurgie n’est pas toujours possible. Si la tumeur se développe sur un foie déjà malade, comme c’est souvent le cas, il risque de ne pas rester suffisamment de tissu sain pour permettre à l’organe de se régénérer et de fonctionner normalement après une ablation partielle. La chimio-embolisation reste alors la voie thérapeutique de référence. Elle va permettre de freiner la progression de la tumeur et, ainsi, de prolonger la vie du patient. Réalisée sous anesthésie locale par un radiologue, cette intervention consiste à injecter un traitement médicamenteux de chimiothérapie directement dans le foie tout en bloquant le sang qui alimente la tumeur (embolisation). Alternative possible, la radiothérapie (destruction de la tumeur par rayons X) vise elle aussi à ralentir le développement du cancer.

Le traitement d’un cancer métastasique

  • Le traitement des métastases hépatiques est, autant que possible, local. Il repose essentiellement sur la chirurgie. Un bilan très complet est pratiqué afin de dresser une cartographie précise des métastases et déterminer si le patient peut ou non bénéficier d’une intervention chirurgicale. Seulement 10 % des patients sont opérables d’emblée. Les autres reçoivent une chimiothérapie pour réduire la taille ou le nombre des métastases hépatiques  afin qu’une intervention chirurgicale puisse  être réalisée. Au cours de l’intervention, le chirurgien s’assure qu’il n’existe pas d’autres lésions qui n’auraient pas été repérées par le bilan initial. Puis il enlève la ou les métastases, avec une marge de sécurité si possible d’un centimètre.
  • Le développement de la radiofréquence, ou radiologie interventionnelle, permet également de pratiquer des interventions inenvisageables par le passé. Grâce à ce procédé, on peut en effet ôter un lobe du foie présentant de nombreuses métastases et préserver l’autre lobe qui ne présenterait qu’une métastase. Celle-ci est alors détruite sans dommage pour le malade par la chaleur émise par une électrode implantée au cours de l’opération.
  • Autre progrès, les thérapies ciblées. Ces molécules telles  que cetuximab et le bevacizumab permettent de bloquer la croissance de certaines tumeurs cancéreuses. Pour ce faire, elles interagissent avec une cible moléculaire, nécessaire à la croissance tumorale. Tout dépend de la nature de la tumeur, c’est pourquoi de nombreuses recherches visent à développer de nouvelles thérapies ciblées.

Le cancer du foie en chiffres clés

  •  Le nombre de cancers du foie métastasiques, secondaires à une tumeur localisée sur un autre organe, est 20 à 50 fois plus élevé que le nombre de cancers primitifs.
  • L’alcool est la principale cause de cancer du foie primitif.
  • La prévention du cancer du foie primitif passe par une meilleure hygiène de vie (consommation d’alcool modérée, alimentation équilibrée, pas de tabac) et la protection contre les virus de l’hépatite B (vaccination, rapports sexuels protégés) et de l’hépatite C.
  • Cancers du foie primitifs et secondaires peuvent être traités par l’ensemble de l’arsenal thérapeutique contre le cancer : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie… Chacune de ces stratégies bénéficie de progrès constants, avec toujours comme objectif une meilleure efficacité pour moins d’effets secondaires.

Crédit photo : Thibaut Voisin