Cancer du sein : bloquer les premiers pas de l’invasion tumorale

08/03/2017
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Grâce à un financement sur fonds propres et pour grande partie par la générosité publique, ce nouveau PIC3i envisage de décrypter les mécanismes mis en œuvre par la tumeur pour quitter son foyer d’origine. A la clé : de nouvelles pistes thérapeutiques.

Laboratoire

L’invasion tumorale est une problématique que Philippe Chavrier, directeur de recherche CNRS, connait bien : son équipe Dynamique de la membrane et cytosquelette (CNRS/Institut Curie) étudie ce phénomène depuis de nombreuses années. Il a par ailleurs été coordinateur d’un PIC, ancienne version des PIC3i, sur le thème "Cancer du sein : invasion et motilité", avec la médecin-chercheuse Anne Vincent-Salomon. Fort de ses précédentes découvertes, le biologiste se lance dans un nouveau projet pour aller encore plus loin. Il s’agit, cette fois, de trouver des molécules qui bloquent la propagation des cancers du sein.

Quand la tumeur quitte son foyer...

Dès lors que des métastases se sont développées, les chances de guérison des femmes atteintes de cancer du sein sont alors compromises. Le premier pas vers la dissémination consiste à dégrader la membrane basale qui retient les cellules tumorales et à remodeler la matrice environnante pour se frayer un chemin. "Mon équipe a montré que c’est la protéase MT1-MMP qui creuse un tunnel à travers la membrane basale, explique Philippe Chavrier. Parallèlement, d’autres recherches ont mis en évidence le rôle de TKS5 dans l’aménagement du microenvironnement tumoral pour faciliter la propagation des cellules des cancers du sein."

Dans le cadre de ce nouveau programme, les chercheurs envisagent d’évaluer l’expression de TKS5, son impact aussi bien lors de la progression tumorale que dans les phénomènes concomitants. Par ailleurs, grâce à la collaboration avec le chimiste Raphaël Rodriguez, chargé de recherche CNRS, chef de l’équipe Synthèse organique et biologie cellulaire (CNRS/Inserm/Institut Curie) et Elaine Del Nery, responsable de la Plateforme de criblage phénotypique BioPhenics, ils envisagent de rechercher des inhibiteurs de la protéase MT1-MMP et de TKS5. "L'automatisation des analyses rendue possible par la plateforme Biophenics sera mise au service de la validation de cibles et de l'identification de molécules chimiques actives plus sélectives", précise Elaine del Nery, responsable de cette plateforme. "Ensuite, nous pourrons peaufiner les composants actifs pour améliorer leur efficacité et faciliter leur inoculation chez les patients", complète le chimiste Raphaël Rodriguez.

En s’adjoignant les compétences d’experts d’autres disciplines, le biologiste Philippe Chavrier espère bien franchir un nouveau cap dans ses recherches au bénéfice des femmes atteintes de cancer du sein.

 

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