Une nouvelle stratégie thérapeutique contre le cancer du sein triple négatif

26/03/2019
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Trois équipes de l’Institut Curie et trois équipes du National Cancer Institute (NCI) allient leurs forces contre le cancer du sein dit « triple négatif ». Ensemble, ils vont pouvoir tester le potentiel d’une nouvelle arme contre ce cancer particulièrement redoutable. Un projet financé à 100% par la générosité du public.

Lymphome

TOP1, ou topoisomérase 1, est une enzyme qui contrôle des changements dans la structure de l’ADN. Elle est aujourd’hui la cible d’inhibiteurs, des molécules qui bloquent son action, dans le traitement de cancers. En effet, ces inhibiteurs, en déstabilisant l’ADN des cellules tumorales, entraînent ces dernières vers la mort… Et les inhibiteurs de TOP1 sont particulièrement efficaces quand ils sont associés à un anticorps qui les aide à reconnaître et cibler les cellules cancéreuses.

Par ailleurs, les cancers du sein dits « triple négatif » sont aujourd’hui les plus difficiles à soigner, mais ils pourraient être une cible de choix pour les inhibiteurs de TOP1, car leur ADN est bien souvent déjà déstabilisé par certaines anomalies génétiques.

Les équipes d’Elisabetta Marangoni, de Céline Vallot et de Marc-Henri Stern à l’Institut Curie ont décidé de s’associer à celles d’Yves Pommier, de Stephen Hewitt et d’Anish Thomas, du National Cancer Institute américain (NCI), pour pousser plus loin ces perspectives. L’Institut Curie a déjà obtenu des résultats prometteurs sur des tumeurs issues de patients greffées sur des animaux, tandis que le NCI dispose de nouveaux inhibiteurs de TOP1, peut-être plus performantes. Les financements prévus par ce PIC3i vont donc leur permettre de tester de nouvelles associations de traitements in vivo et de multiplier les analyses pour bien comprendre les mécanismes en jeu, identifier les marqueurs de sensibilité des tumeurs et les stratégies les plus efficaces. L’horizon d’un essai clinique d’un tel traitement contre le cancer du sein triple négatif se rapproche !

Les PIC3I

Ce projet fait partie des programmes incitatifs et collaboratifs 3i (PIC3i) entièrement financés par la générosité du public : ils visent à encourager l’émergence de programmes innovants, en se basant sur un « mix » original entre spécialistes de tous horizons. Biologistes cellulaires, biophysiciens, chimistes, biochimistes, généticiens, physiciens théoriques, bio-informaticiens et médecins.