Actualité - Cancers du sein

Cancers du sein : Une piste pour éviter certaines rechutes pour les « triple négatif »

26/03/2018
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Les cancers du sein dit « triple négatif » restent compliqués à soigner en raison de leur agressivité. La chimiothérapie néo-adjuvante réduit les risques mais n’est pas suffisante : l’ajout de la capecitabine dans certains cas améliorerait le pronostic.

Cancer du sein et chimiothérapie

Parmi les différents types de cancer du sein, le cancer du sein triple négatif (TN) est l’une des formes les plus agressives. Il représente 15% des cas de cancer du sein et il n’existe à ce jour aucune thérapie efficace. La chimiothérapie reste donc à ce jour le seul traitement disponible.

Un tiers des femmes porteuses d’un cancer triple-négatif réponde très bien aux traitements de chimiothérapie classique, explique le Dr Fabien Reyal chirurgien et chercheur à l’Institut Curie. Les patientes avec une tumeur résistante à un traitement médical premier ont un fort risque de rechute.

 

Des modèles précliniques pour mieux comprendre le cancer

Les équipes de Elisabetta Marangoni et Fabien Reyal ont développé et analysé de nouveaux modèles de xénogreffe obtenus à partir de prélèvements tumoraux des patientes traitées par chimiothérapie néo-adjuvante. Ces xénogreffes constituent un modèle préclinique pertinent pour comprendre les mécanismes de résistance tumorale aux traitements, les anticiper et découvrir de nouvelles pistes thérapeutiques.

Grace à la collaboration avec d’autres équipes, ils ont ainsi pu mettre en évidence qu’à l’exception des tumeurs avec prédisposition génétique - une mutation BRCA1/2 -  la tumeur résiduelle restant après une chimiothérapie néo-adjuvantes est résistante aux chimiothérapies de type anthracyclines, taxanes, et platine. En revanche la capecitabine, une chimiothérapie orale, est efficace dans 60% des cas. Et ce n’est pas tout, les chercheurs ont pu identifier deux marqueurs permettant d’identifier les tumeurs répondant mieux à ce traitement (expression du gène RB and taux élevé de TYMP). « Nous devrions discuter systématiquement l’utilisation de la capecitabine après une chimiothérapie néo-adjuvante chez les femmes présentant une maladie résiduelle importante, » conclut Fabien Reyal.

 

Capecitabine efficacy is correlated with TYMP and RB expression in PDX established from triple-negative breast cancers
Elisabetta Marangoni et coll.
Clinical Cancer Research, DOI: 10.1158/1078-0432.CCR-17-3490, 20 février 2018