Actualité - Distinction

Félicitations à Déborah Bourc’his, lauréate d’un ERC Advanced Grant

05/04/2023
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Ce jeudi 30 mars 2023, Déborah Bourc’his, cheffe d’équipe au Centre de recherche de l’Institut Curie, a obtenu un ERC Advanced Grant, prestigieux financement décerné par le Conseil européen de la recherche, pour son projet prometteur sur les interactions entre les transposons et les cellules reproductrices mâles.

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Déborah Bourc’his, cheffe de l’équipe Décisions épigénétiques et reproduction chez les mammifères au sein de l’unité Génétique et biologie du développement (CNRS UMR3215 / Inserm U934 / Sorbonne Université), s’intéresse à la programmation épigénétique de la lignée germinale et à son influence sur la reproduction des mammifères.

La qualité de son récent projet intitulé « Interactions hôte-transposon dans la lignée germinale mâle », de son titre court « HOTIMAGE », lui a permis d’obtenir un financement de 2,5 millions d’euros pour 5 ans par le Conseil européen de la recherche afin de le mener à bien.

Le séquençage du génome humain a permis de révéler que notre ADN est en majorité composé non pas de gènes, mais de transposons. Ces éléments, souvent dérivés de virus devenus résidents permanents de notre ADN au cours de l’évolution, ont la capacité de se mouvoir et de se multiplier. Les transposons les plus anciens sont devenus inertes, et peuvent être domestiqués pour faire émerger de nouveaux gènes ou contrôler des processus physiologiques fondamentaux. Cependant, les transposons les plus récents constituent une menace, par leur capacité à perturber les gènes et les fonctions cellulaires, et sont ainsi l’objet de contrôles cellulaires rapprochés, pour empêcher leur expression. En effet, leur réactivation met à mal la santé des individus comme dans le cas des cancers, voire la survie de l’espèce en induisant des infertilités.

Avec le projet HOTIMAGE, Déborah Bourc’his et son équipe étudieront les relations entre les transposons les plus actifs et les cellules reproductrices mâles.

Comment les futurs spermatozoïdes « rangent » les transposons dans l’architecture tridimensionnelle de leur noyau, pour les maintenir au calme, voire les exploiter à leur profit ?  Quand cet ordre est altéré, pourquoi les transposons deviennent toxiques et conduisent à une stérilité ? Pour y répondre, ils emploieront des techniques innovantes telles que l'édition de l'épigénome pour contrôler l’activité des transposons in vivo, mais également le profilage multimodal sur cellule unique et la microscopie.

Ce financement nous permettra de déployer des méthodes avancées en séquençage haut débit et bioinformatique, coûteuses mais nécessaires pour mener à bien notre projet. Pour la première fois, nous pourrons contrôler à façon, dans l’espace et dans le temps, l’activité des transposons au cours du développement.

Explique Déborah Bourc’his.

Ainsi, ils espèrent révéler des informations inédites sur les transactions moléculaires dans lesquelles les transposons et les génomes hôtes sont engagés, et sur la manière dont des interactions déséquilibrées entre l'hôte et les transposons peuvent conduire à des maladies.

À ce jour, le Centre de recherche de l’Institut Curie comptabilise 64 financements ERC depuis 2007.