Actualité - Immunothérapie

Immunothérapie : 25% des patients obtiennent une réponse prolongée

13/02/2019
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Le Pr Christophe Le Tourneau, chef du Département d’Essais Cliniques Précoces (D3i) de l’Institut Curie s’est penché sur l’un des enjeux majeurs dans la lutte contre le cancer, qui est la durée de réponse aux traitements d’immunothérapie.
Pr Christophe Le Tourneau

Certains patients atteints de cancer répondent extrêmement bien à l’immunothérapie pendant très longtemps. L’objectif de cet essai clinique de phase III mené sur 11 640 patients internationaux était de quantifier la proportion de patients traités par immunothérapie qui a une réponse prolongée, et ce indépendamment du type de cancer. Pour répondre à cette question, il a été réalisé une méta-analyse (sur 19 études) de tous les essais randomisés publiés évaluant une immunothérapie chez les patients atteints de cancers.

A l’aide d’une méthodologie inédite, cette méta-analyse a révélé que 25% des patients traités par immunothérapie dans ces essais avait une réponse prolongée. En analyse multivariée, il a également été montré que plus l’immunothérapie était donnée tôt, plus la probabilité d’avoir une réponse prolongée était élevée.

Par ailleurs, les inhibiteurs de PD1/PDL1 donnaient un taux plus élevé de réponses prolongées que les inhibiteurs de CTLA4. Enfin, il est intéressant de noter que les réponses prolongées n’étaient malgré tout pas spécifiques des immunothérapies puisque 11% des patients traités par chimiothérapie ou thérapie ciblée dans la méta-analyse avaient aussi une réponse prolongée.

En conclusion, ces résultats confirment que les réponses prolongées sont bien plus fréquentes avec les immunothérapies mais qu’elles existent également avec les autres traitements. Ils confirment également l’intérêt d’évaluer l’immunothérapie à des stades plus précoces des cancers.

Pour nos patients atteints de cancers, ces réponses prolongées représentent ce que nous souhaitons tous observer chez nos patients atteints de cancers métastatiques. Le développement de notre méthodologie inédite pour évaluer la proportion de patients ayant des réponses prolongées sera très utile pour la communauté scientifique en vue de comparer l’efficacité des nouvelles stratégies thérapeutiques en cours d’évaluation. 

Pr Christophe Le Tourneau

Cette étude a été menée en collaboration avec l’INSERM, Gustave Roussy et l’Institut Universitaire du Cancer Toulouse-Oncopole. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés dans le journal JCO Precision Oncology.