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L’Institut Curie, catalyseur d’innovation avec 101 inventeurs à son actif

08/11/2022
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En cette journée mondiale de l’inventeur, l’Institut Curie salue ses 101 salariés inventeurs comptabilisés en 2022. Un chiffre impressionnant qui traduit l’engagement de l’Institut Curie à encourager l’innovation auprès de ses collaborateurs, ainsi que l’excellence et l’inventivité des travaux des chercheurs, médecins et soignants, au bénéfice des patients.

Quelques inventeurs de l'Institut Curie

L’Institut Curie comptabilise 101 collaborateurs-inventeurs à son actif en 2022. Ce succès majeur témoigne de la qualité des travaux de recherche et de soins de l’Institut Curie, et d’une stratégie ambitieuse menée en faveur de la valorisation de sa recherche, un objectif phare de l’Institut Curie reconnu par son label Carnot Curie Cancer[1].

Que désigne un inventeur ? L’inventeur est le concepteur de l’invention. Il s’agit d’une personne physique qui a apporté une contribution inventive à l’invention objet de la demande de brevet. Avec généralement plus d’un brevet déposé par inventeur, l’Institut Curie possède aujourd’hui un portefeuille[2] composé de près de 800 brevets.

Un soutien aux inventeurs, de la naissance de l’invention à son exploitation

A travers une direction dédiée à accompagner au plus près les collaborateurs et à les encourager à valoriser socio-économiquement leurs découvertes liées aux travaux de recherche ou aux activités de soin, l’Institut Curie compte un nombre d’inventeurs qui ne cesse d’augmenter chaque année, comme l’explique Cécile Campagne, directrice de la Valorisation et des Partenariats Industriels et directrice adjointe de Carnot Curie Cancer :

Nous nous réjouissons de ce nombre croissant qui est particulièrement gratifiant pour la stratégie adoptée en faveur de l’incitation à l’innovation, portée par une équipe de 18 personnes. A l’Institut Curie, notre force réside sur un investissement conséquent sur les phases les plus amont du transfert de technologie, à savoir la détection et la maturation des inventions, en parallèle d’actions accrues de sensibilisation et de formation des collaborateurs. Nous sommes convaincus qu’un tel engagement est indispensable pour accélérer le développement, la mise sur le marché et l’accès aux patients de nouvelles technologies de pointe pour améliorer le traitement du cancer, défi majeur de santé publique des 30 prochaines années. 

Success stories de trois inventrices Curie

Issus du Centre de recherche et de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie, ces 101 inventeurs sont à l’origine d’inventions de rupture, et ce dans une multitude de domaines : thérapeutique, diagnostic, prédiction, microfluidique, procédés microbiologiques, etc. En outre, alors que les statistiques de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle révèlent que les femmes ne représentent que 17 % des inventeurs cités dans les dépôts de brevet[3], 50% des inventeurs Curie sont des femmes. Focus sur les success stories de trois inventrices.

 

Isabelle Fromantin

Isabelle Fromantin et son projet KDOG : une détection du cancer du sein par l'odorat des chiens

D’abord infirmière puis chercheuse au sein de l’Unité Recherche Plaies et Cicatrisation à l’Institut Curie, Isabelle Fromantin[4] est à l’origine d’une innovation médicale unique au monde. Son projet KDOG offre une nouvelle technique de dépistage précoce du cancer du sein simple, peu coûteuse et non-invasive grâce à l’odorat des chiens. Imaginé en 2013, KDOG poursuit aujourd’hui son développement au travers d’une étude clinique évaluant la capacité des chiens à détecter le cancer du sein. L’Institut Curie vient de déposer un nouveau brevet protégeant les cônes conçus spécifiquement pour les méthodes de test intégrés dans l’essai clinique. Ces cônes contiennent les échantillons présentés au chien. Grâce à son dressage, ce dernier s’assoit et reste statique lorsqu’il détecte une odeur « anormale ».

En parallèle, l’étude translationnelle KDOG COV vise à déterminer la signature chimique du cancer du sein afin de mettre en place une nouvelle technique de dépistage du cancer du sein basée sur l’analyse des odeurs.

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Clothilde Théry

L’équipe de Clotilde Théry mise sur les vésicules extracellulaires pour combattre le cancer du sein triple négatif

L’équipe « Vésicules extracellulaires, réponses immunes et cancer » (U932 Institut Curie/Inserm) menée par Clotilde Théry, directrice de recherche Inserm, a récemment montré, pour la première fois et de manière inattendue, que les vésicules extracellulaires de tumeurs induisent des macrophages qui pourraient promouvoir des réponses anti-tumorales. Ces travaux publiés dans la revue des PNAS le 20 avril 2022 ont fait l’objet du dépôt d’une demande de brevet par l’Institut Curie et l’Inserm.

L’équipe de Clotilde Théry poursuit désormais ces travaux prometteurs afin d’ouvrir la voie à de nouvelles solutions thérapeutiques plus efficaces pour lutter contre les cancers du sein triple négatifs, cancers de mauvais pronostic touchant environ 15 % des femmes atteintes de cancer du sein.

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Fatima Mechta-Grigoriou

Fatima Mechta-Grigoriou, coordinatrice du projet CASSIOPEIA : des méthodes diagnostiques inédites et une génération nouvelle de thérapies ciblant le cancer du sein triple négatif

30 ans après les premières thérapies ciblées, 20 ans après l’émergence de l’immunothérapie, les équipes de l’Institut Curie entament aujourd’hui un nouveau tournant en cancérologie. Pour la première fois, elles cherchent à cibler une population cellulaire spécifique impliquée dans les processus cancéreux (les fibroblastes). Lauréat du programme Recherche Hospitalo-Universitaire en 2021, le projet de recherche clinique CASSIOPEIA, coordonné par l’Institut Curie avec plusieurs industriels, bénéficiera d’un financement de 10 millions d’euros pendant 5 ans pour mieux comprendre les cancers du sein triple négatif, notamment leur hétérogénéité, afin d’identifier dès le diagnostic les patientes qui pourraient développer des résistances au traitement. L’ambition ? Développer des thérapies inédites ayant pour cible les fibroblastes, un type cellulaire très abondant dans les tumeurs, et pourtant non encore ciblé sur le plan thérapeutique.

Protégés par un brevet, ces travaux sont basés sur les recherches initiales de l’équipe de Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm, cheffe de l’équipe « Stress et cancer » (U830 Institut Curie/Inserm) à l’Institut Curie, et coordinatrice de CASSIOPEIA.

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[1] Le label Carnot est un label d'excellence décerné à des instituts de recherche académique ayant fait preuve de qualité et d'implication dans la recherche partenariale. L’Institut Curie est labellisé Carnot depuis 2011.

[2] Un portefeuille brevet est l’ensemble des familles de brevets actives d’une entité, chaque famille comportant plusieurs brevets et/ou demandes de brevets.

[3] Données 2021.

[4] Equipe CEpiA, IMRB-UPEC/Inserm U955.

Que deviennent les inventions brevetées de l’Institut Curie ?

Elles sont licenciées à un industriel qui développera la technologie en lui apportant les compétences qui ne sont pas du ressort de la recherche académique (développement, prototypage, industrialisation, réglementation, accès au marché…).
Elles donnent naissance à des start-ups : un moyen clé pour passer d’une invention à une innovation qui répond aux besoins non satisfaits du marché et profitent au plus grand nombre.
Elles permettent d’encourager des partenariats avec des entreprises qui accélèrent le développement de la technologie et l’amènent à un stade de maturité plus avancé.