Actualité - Innovation

Un succès confirmé pour les inventions brevetées de l’Institut Curie

21/04/2022
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En cette journée mondiale de la propriété intellectuelle, l’Institut Curie fait le point sur sa forte dynamique de valorisation socio-économique de la recherche qui, à travers la protection des inventions, permet de transformer des découvertes de laboratoire en applications concrètes qui bénéficieront aux patients et aux professionnels de santé.

Laboratoire

 « Breveter est au cœur de l’Esprit Curie, » déclare Amine Naimi, Mandataire français en brevets, à la tête du Pôle Propriété Intellectuelle de la Direction de la Valorisation et des Partenariats Industriels de l’Institut Curie. Une affirmation claire et passionnée, à l’image de la forte stratégie déployée par l’Institut Curie depuis une dizaine d’années pour valoriser ses découvertes médico-scientifiques et in fine transformer la recherche en solutions thérapeutiques ou diagnostiques concrètes à destination des patients et professionnels de santé.

Si la recherche académique permet de faire émerger des résultats scientifiques prometteurs qui impacteront incontestablement la société, ces découvertes se situent généralement à un stade de développement relativement précoce nécessitant d’être « maturées » avant d’aboutir à la commercialisation d’une technologie, d’un produit ou d’un service. Protéger les inventions, par le biais de la propriété intellectuelle et plus précisément par le dépôt d’un brevet, constitue une première étape indispensable de ce processus appelé transfert de technologies.

Que deviennent les inventions brevetées ?

A l’Institut Curie, l’importance de la détection des innovations et du transfert de technologies est matérialisée par des équipes de valorisation et juridique dédiées qui conseillent et accompagnent les inventeurs issus du Centre de recherche ou de l’Ensemble hospitalier. Ce suivi étroit et optimal produit des résultats tangibles et les chiffres sont impressionnants :

Un portefeuille actif de près de 800 brevets et 400 déclarations d’invention depuis 2011, un total de 56 brevets délivrés en 2021, etc. Ces excellents chiffres illustrent bien sûr l’excellence de la recherche et des soins menés à l’Institut Curie ainsi que la pertinence de la stratégie mise en place en matière de propriété intellectuelle, mais pas seulement. Par-dessus tout, les inventions issues de l’Institut Curie répondent à des besoins médicaux non satisfaits et se montrent suffisamment solides pour être transférées et conduire à des technologies innovantes dont la valeur socio-économique est continuellement avérée.

affirme Cécile Campagne, directrice de la Valorisation et des Partenariats Industriels de l'Institut Curie et directrice adjointe de Carnot Curie Cancer. 

En effet, si la politique de propriété intellectuelle de l’Institut Curie se révèle particulièrement fructueuse car fondée sur des résultats scientifiques robustes et innovants, elle est avant tout efficace. Elle permet à la trentaine d’inventions protégées annuellement de sortir des murs de l’Institut Curie pour être développées par des acteurs du monde économique afin de pouvoir à terme bénéficier aux patients. Que deviennent alors ces inventions brevetées ?

  • Elles sont licenciées[1] à un industriel qui développera la technologie en lui apportant les compétences qui ne sont pas du ressort de la recherche académique (développement, prototypage, industrialisation, réglementation, accès au marché…). Sur l’ensemble du portefeuille de brevets géré par l’Institut Curie, 70% des brevets de plus de 30 mois sont transférés à un industriel.
  • Elles donnent naissance à des start-ups : un moyen clé pour passer d’une invention à une innovation qui répond aux besoins non satisfaits du marché et profitent au plus grand nombre. 28 start-ups ont déjà été créées par l’Institut Curie depuis 2002 sur la base de brevets issus de ses chercheurs et soignants. Au total, ces entreprises ont généré plus de 50 produits ou services sur le marché et la création de près de 250 emplois.
  • Elles permettent d’encourager des partenariats avec des entreprises qui accélèrent le développement de la technologie et l’amènent à un stade de maturité plus avancé. Ces dix dernières années, plus de 500 contrats de collaboration de recherche ont été signés, générant plus de 140 millions d’euros.

Outre leur impact socio-économique indéniable, ces différents chemins de valorisation sont unis par un point commun : ils sont essentiels au progrès perpétuel de la recherche. En effet, ils garantissent des retours financiers pour les inventeurs et plus largement pour l'Institut Curie, permettant de réinvestir ces revenus dans la recherche et d’ouvrir la voie à de nouvelles solutions thérapeutiques ou diagnostiques pour les patients. « C’est le cercle vertueux du transfert de technologie, » conclut le Cécile Campagne.

 

[1] Une concession de licence est une procédure contractuelle où une entreprise cède ou vend les droits d'utilisation d'une marque ou d'un brevet à un tiers, le licencié.

          DEUX EXEMPLES D’INVENTIONS BREVETÉES A SUCCÈS

Le projet KDOG : une détection du cancer du sein par l'odorat des chiens

Kdog

Ce projet de recherche d’innovation médicale unique au monde offre une nouvelle technique de dépistage précoce du cancer du sein simple, peu coûteuse et non-invasive grâce à l’odorat des chiens. Imaginé en 2013 par Isabelle Fromantin, infirmière et chercheuse à l’Institut Curie, il poursuit aujourd’hui son développement au travers d’une étude clinique évaluant la capacité des chiens à détecter le cancer du sein.

L’Institut Curie vient de déposer un nouveau brevet protégeant les cônes conçus spécifiquement pour les méthodes de test intégrés dans l’essai clinique. Ces cônes contiennent les échantillons présentés au chien. Grâce à son dressage, ce dernier s’assoit et reste statique lorsqu’il détecte une odeur « anormale ».

Cette protection va permettre de garantir la création d’une méthode fiable, définie et reproductible, qui permettra ensuite de dépister le plus tôt possible le cancer du sein.

 

► En savoir plus sur le projet KDOG

 La piste des vésicules extracellulaires pour combattre le cancer du sein triple négatif

Equipe Clotilde Théry

L’équipe "Vésicules extracellulaires, réponses immunes et cancer" de Clotilde Théry à l’Institut Curie vient de montrer, pour la première fois et de manière inattendue, que les vésicules extracellulaires de tumeurs induisent des macrophages qui pourraient promouvoir des réponses anti-tumorales. Ces travaux publiés dans la revue des PNAS le 20 avril 2022 ont fait l’objet du dépôt d’une demande de brevet par l’Institut Curie et l’Inserm.

Cette protection accompagne désormais l’équipe de Clotilde Théry dans la poursuite de ces travaux prometteurs afin d’ouvrir la voie à de nouvelles solutions thérapeutiques plus efficaces pour lutter contre les cancers du sein triple négatifs.

 

► En savoir plus sur ces travaux