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- Cancer du sein triple négatif : l’imagerie au service d’une meilleure prise en charge pour les patientes
L’équipe de médecine nucléaire de l’Institut Curie, dirigée par le Dr Laurence Champion (site de Saint-Cloud), en collaboration avec le Laboratoire d’imagerie translationnelle en oncologie (Inserm U1288), dirigé par le Dr Irène Buvat, a évalué l'apport de l’imagerie métabolique obtenue par la tomographie par émission de positon (TEP) couplée à la tomodensitométrie (TDM), communément appelée « TEP-scanner », réalisée avant traitement néoadjuvant chez des patientes atteintes de cancer du sein triple négatif à un stade précoce.
Cette étude a permis de montrer que des propriétés métaboliques de la tumeur, mesurées à partir de l’image TEP, permettent de prédire la réponse histologique complète (RHC), qui est un facteur de bon pronostic lié à une diminution du risque de récidive.
Le taux de RHC était de 53% chez les 91 patientes traitées par chimiothérapie seule et de 70% chez les 100 patientes traitées par chimiothérapie plus immunothérapie. Plus l’activité métabolique tumorale mesurable sur l’image TEP est élevée, et plus le volume métabolique tumoral est faible, plus la probabilité de RHC est forte. La combinaison de ces données métaboliques permet ainsi de déterminer la probabilité de RHC, en hiérarchisant le niveau de risque.
De plus, l’activité métabolique de la thyroïde chez les patientes avant le début du traitement était corrélée à la survenue d’une hypothyroïdie définitive induite par l’immunothérapie, nécessitant ainsi une substitution ultérieure par hormones thyroïdiennes.
Ce travail permet donc de souligner le potentiel de l’imagerie TEP pour adapter et optimiser la prise en charge des patientes en fonction de leurs caractéristiques métaboliques.
Jusqu’à présent, l’imagerie TEP était principalement utilisée pour faire le bilan de l’extension de la maladie et exclure d’éventuelles métastases. Ce travail de recherche multidisciplinaire démontre ici que la TEP-scanner au FDG peut également prédire l'efficacité du traitement et les effets secondaires potentiels
Explique le Dr Romain-David Seban, médecin nucléaire sur le Site de Saint-Cloud et premier auteur de l’étude.
Ces résultats soulignent le rôle prépondérant de l’imagerie TEP et suggèrent sa prise en compte afin de développer des stratégies de traitement plus personnalisées pour les patientes, à la fois plus efficaces et aussi mieux tolérées.
Référence : R-D. Seban et al.
[18F]FDG PET/CT for predicting triple-negative breast cancer outcomes after neoadjuvant chemotherapy with or without pembrolizumab
European Journal of Nuclear Medicine and Molecular Imaging (2023)
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