Cancers pédiatriques

EU CAN KIDS : alliance européenne durable pour un avenir sans cancers pédiatriques

29/11/2024

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photo eu can kids

Trois acteurs d’excellence de l’oncologie pédiatrique en Europe : l’Institut Curie en France, le Hopp Children's Cancer Center (KiTZ) en Allemagne et le Princess Máxima Center aux Pays-bas, unissent leurs forces pour la recherche sur les cancers pédiatriques.

Cette alliance « EU CAN KIDS » (European Alliance for a Childhood Without Cancer) sera officialisée lors d’une cérémonie le 28 novembre 2024 à la Haye aux Pays-Bas, en présence de la reine Maxima des Pays-Bas.

Chaque année, 21 000 enfants et adolescents en Europe sont touchés par un cancer. Pour 20 % d’entre eux, les thérapies standards actuelles ne sont pas efficaces et le développement de nouveaux traitements innovants est un besoin crucial. Les jeunes patients sont par ailleurs confrontés aux séquelles à long terme du cancer : d’ici 2025, l'Europe devrait compter plus de 500 000 survivants du cancer chez les enfants et les adolescents, dont plus de la moitié souffriront d'effets à long terme liés aux traitements. Les cancers pédiatriques, de l’adolescent et du jeune adulte sont des cancers rares qui regroupent plus de cent types de cancers différents et hétérogènes, rendant leur prise en charge particulièrement complexe. Pour relever le défi de l’oncologie pédiatrique, une collaboration entre institutions à l'échelle européenne n’est pas seulement bénéfique mais nécessaire.
« Développer des traitements contre des cancers pédiatriques aujourd’hui sans solution thérapeutique et diminuer les séquelles chez les jeunes patients : tel est notre défi pour demain. Rejoindre l’alliance européenne EU CAN KIDS est une étape cruciale pour l’avenir de l’oncopédiatrie à travers une recherche collaborative depuis des travaux les plus fondamentaux jusqu’aux soins, qui est l’essence même de l’Institut Curie », déclare le Pr Alain Puisieux, président du Directoire de l’Institut Curie.

Un élan décisif de la recherche européenne en oncopédiatrie pour soigner plus et mieux les enfants

En 2021, le KiTZ en Allemagne et le Princess Máxima Center aux Pays-Bas scellaient une coopération stratégique dans le domaine de l'oncologie pédiatrique. Aujourd’hui, l’Institut Curie rejoint ces deux partenaires dans le cadre de l’alliance « EU CAN KIDS » (European Alliance for a Childhood Without Cancer) qui sera dotée d’un fonds de recherche de 3 millions d’euros par an. En unissant leurs forces, les trois acteurs de cette alliance pourront accélérer la recherche sur ces cancers de manière plus efficiente et efficace, en mettant en place des infrastructures communes, des projets de recherche, des études cliniques, des bases de données et des programmes de formation continue de haut niveau.

« Les équipes de l’Institut Curie sont particulièrement heureuses de rejoindre le KiTZ et le Princess Máxima Center pour mettre en commun nos ressources, nos expertises, nos données, pour développer ensemble une nouvelle recherche académique forte et unie, et transformer la prise en charge des jeunes patients touchés par le cancer. Nos travaux vont se développer au plus proche des besoins cruciaux et en lien étroit avec les associations de patients et de parents qui œuvrent chaque jour pour faire avancer la recherche », déclare le Dr Olivier Delattre, directeur du centre pédiatrique SIREDO (Soins, Innovation, Recherche, en oncologie de l'Enfant, l'aDOlescent et du jeune adulte) de l'Institut Curie. «Parce que le centre SIREDO de l’Institut Curie est le 1er centre intégré en France dédié aux cancers touchant les moins de 25 ans, parce que l’ADN de notre Institut est de fédérer des équipes hautement spécialisées de soignants et de scientifiques dédiées à la recherche fondamentale, translationnelle, clinique, nous avons à cœur de participer à une nouvelle façon de faire de la recherche et créer les bases de l'avenir des soins pédiatriques contre les cancers au-delà des frontières ».

« Le développement de médicaments anticancéreux modernes présentant moins d'effets secondaires est essentiel pour les enfants et les adolescents, même si les chiffres globaux sont bien inférieurs à ceux des adultes », déclare Stefan Pfister, directeur du Hopp Children's Cancer Center Heidelberg (KiTZ), chef de département au Centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ) et oncologue pédiatrique à l'hôpital universitaire d'Heidelberg (UKHD). Il estime qu'il est urgent d'agir dans le domaine de l'oncologie pédiatrique et de la recherche sur le cancer : « Les taux de guérison des jeunes patients atteints de cancer se sont à peine améliorés au cours des 20 à 30 dernières années, en partie parce qu'il n'y a pas d'incitation commerciale à développer de nouvelles thérapies. La recherche universitaire doit donc montrer la voie et s'appuyer sur la collaboration et le partage des ressources pour construire une oncologie pédiatrique moderne et transfrontalière, afin que les enfants de toute l'Europe puissent avoir accès aux nouveaux traitements le plus rapidement possible. »

EU CAN KIDS vise à promouvoir de nouvelles approches thérapeutiques en matière d'immunothérapies et de thérapies ciblées pour les enfants et à établir des modèles permettant de reproduire les tumeurs de patients individuellement en laboratoire, où leurs réponses à des médicaments spécifiques peuvent être testées à l'avance. Les actions menées soutiendront également l'utilisation transfrontalière de données anonymes sur les patients et d'échantillons de tumeurs pour la recherche. Au cœur des priorités de l’alliance tripartite : l’adhésion de nouvelles institutions européennes, celle de nouveaux talents mais également celles des associations de patients.

« Depuis que nous avons fondé notre alliance, nous avons lancé 28 projets transfrontaliers de recherche et d'infrastructure, pour un total de 5 millions d'euros, qui auraient buté sur des obstacles administratifs et financiers sans ce partenariat », explique René Medema, directeur scientifique du Princess Máxima Center. « Nous recherchons notamment de nouveaux traitements pour la leucémie infantile, nous étudions les causes des tumeurs solides particulièrement agressives et nous trouvons des moyens de réduire les effets secondaires à long terme des thérapies anticancéreuses chez l'enfant ».

« Sans le soutien financier et la générosité du public, cette alliance n’aurait pas pu voir le jour » tient à souligner le Dr Olivier Delattre, directeur du centre SIREDO de l'Institut Curie. « Merci aux donateurs pour leur confiance. Grâce à leurs dons, nous faisons avancer la connaissance et allons trouver de nouvelles approches thérapeutiques. »
 

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