Consultation oncogériatrie d'une dame

L’accompagnement des femmes en rechute

22/09/2022
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L’appréhension du risque de récidive est très présente pour beaucoup de femmes atteintes ou en rémission d’un cancer du sein. L’Institut Curie, grâce notamment à son département interdisciplinaire de Soins de support, ne cesse de multiplier programmes et outils d’accompagnement de cette crainte légitime.

En fonction de ce que le médecin leur a dit, de ce qu’elles ont lu sur internet, des expériences du cancer qu’elles ont pu vivre autour d’elles, la plupart des patientes sont au courant du risque de rechute locale ou à distance.

À l’annonce d’un cancer, elles se disent “non seulement je vais devoir accepter des traitements lourds, mais quelque chose a définitivement changé dans ma vie”. Elles se sentent vulnérables et ont perdu ce sentiment d’immortalité avec lequel on naît. L’équipe de psycho-oncologie de l'Institut Curie essaye de répondre à cette appréhension bien légitime

Explique le Dr Sylvie Dolbeault, psychiatre, cheffe du service Psycho-oncologie et social.

Des consultations avec un psychiatre ou psychologue peuvent être mises en place pour les patientes qui souffrent de troubles anxieux en lien avec cette peur de la récidive et qui, lorsqu’elle dure, est à risque d'entraîner des troubles dépressifs. L’Institut Curie propose également des groupes de relaxation accueillant 6 à 8 patientes, accompagnées par un psychologue, qui permettent de découvrir différentes approches de médiation psycho-corporelle : respiration et relaxation, auto-hypnose, méditation de pleine conscience, EMDR (une technique qui consiste à travailler sur des expériences de vie perturbantes ou traumatisantes en s’appuyant sur des mouvements oculaires) …

Le service du Dr Dolbeault travaille toujours en étroite relation avec les médecins oncologues et radiothérapeutes afin que la question de la récidive soit abordée au décours des traitements et seulement en fin de traitement :

Les femmes ont d’autant plus de préoccupations anxieuses qu’elles n’ont pu anticiper la période du post-traitement. Les traitements d’hormonothérapie qui peuvent être prescrits pour cinq ou dix ans diminuent le risque de récidive mais ne l’annulent pas complètement. Cette notion doit être bien explicitée.

C’est pourquoi une unité de « délégation de la surveillance » a été mise en place.

En plus de leur médecin référent, les patientes rencontrent une secrétaire médicale ou une infirmière formée spécifiquement qui leur remet des informations sur l’agenda de leur suivi post-traitement, l’alternance entre le suivi à l’hôpital et leur gynécologue de ville ; et qui permet de diminuer le sentiment d’abandon souvent décrit par les femmes à ce moment particulier

Décrit le Dr Dolbeault.

Un livret d’une quinzaine de pages leur est également remis qui contient toutes ces explications sur les traitements hormonaux, leur but, leurs effets secondaires ainsi que les contacts disponibles pour en parler ou compléter leur prise en charge

Complète le Dr Carole Bouleuc, cheffe de département de Soins de support pour le patient en oncologie (DISSPO).

Pour les femmes inactives ou sédentaires, l’Institut Curie propose un programme d’activité physique adaptée pour initier les femmes à une pratique régulière dont on connait les bénéfices sur la diminution du risque de récidive, la réduction de la fatigue et l’amélioration de la qualité de vie.