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L’hormonothérapie du cancer du sein
Qu'est-ce que l'hormonothérapie ?
L’hormonothérapie fait également partie des traitements médicamenteux les plus fréquemment utilisés contre le cancer. Il s’agit d’un des domaines de pointe de l’Institut Curie. L’hormonothérapie concerne presque exclusivement les cancers du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme. Ces cancers mettent en jeu les hormones sexuelles. Œstrogènes chez la femme et androgènes chez l’homme, ces hormones ont une fonction de prolifération. D’un point de vue biologique, elles favorisent le renouvellement tissulaire.
L’hormonothérapie pour le cancer du sein
L’hormonothérapie est un traitement généralement proposé après la prise en charge hospitalière du cancer du sein. Elle est prescrite lorsque le cancer est hormono-dépendant, c’est-à-dire que les cellules cancéreuses possèdent des récepteurs hormonaux aux œstrogènes (RE positifs) et/ou à la progestérone (RP positifs). Près de deux cancers du sein sur trois sont hormono-dépendants (également appelés hormono-sensibles).
L’hormonothérapie n’est pas un traitement à base d’hormones. L’objectif de l’hormonothérapie est de bloquer l’action des hormones féminines, comme les œstrogènes, qui stimulent la croissance éventuelle des cellules cancéreuses. L'hormonothérapie adjuvante, (c'est-à-dire lorsque l’hormonothérapie est ajoutée après l’intervention chirurgicale, la chimiothérapie et/ou la radiothérapie), agit en réduisant les niveaux d'œstrogènes ou en bloquant leur action sur ces récepteurs. Il s’agit donc d’un traitement anti-hormonal.
L’hormonothérapie est un traitement efficace qui contribue à réduire le risque de récidive (locale et à distance) et à améliorer les chances de guérison. De nombreuses études ont montré qu’elle permet de diminuer le risque relatif de rechute d’un cancer du sein de 40 %.
Quels sont les différents types d’hormonothérapie du cancer du sein ?
Actuellement, différents types d’hormonothérapie sont proposés dans la prise en charge adjuvante du cancer du sein :
1- Le tamoxifène est utilisé pour bloquer l’action des œstrogènes au niveau de leurs récepteurs sur les cellules cancéreuses. Il se prend par voie orale sous forme de comprimé.
2- Les inhibiteurs de l’aromatase : chez la femme ménopausée (naturellement, chirurgicalement par une ovariectomie ou médicalement par la prise d’agonistes de la LH-RH), il persiste une fabrication d’œstrogènes par d’autres organes que l’ovaire. En effet, les androgènes fabriqués par les glandes surrénales sont transformés en œstrogènes par une enzyme : l’aromatase, qui se trouve dans le tissu adipeux, l’os, la peau. Le but des inhibiteurs de l’aromatase est d’inhiber cette voie de fabrication des œstrogènes. Il existe trois anti-aromatases : l’anastrozole, le létrozole et l’exemestane, prises également par voie orale.
3- Les agonistes de la LH-RH (ou GnRH) : ce sont des médicaments injectables (en intramusculaire ou par voie sous-cutanée) qui bloquent la production d’œstrogènes et de progestérone par les ovaires. Cela provoque un état de ménopause artificielle pendant toute la durée du traitement, avec une interruption des règles.
Quels sont les principaux effets secondaires de l’hormonothérapie du cancer du sein ?
L’hormonothérapie peut entraîner certains effets secondaires, qui varient d’une personne à l’autre. Il est important de souligner que ces effets sont potentiels : toutes les patientes ne les ressentent pas et leur intensité peut être très variable.
Certaines manifestations sont communes aux différents types d’hormonothérapie, notamment :
- Les bouffées de chaleur
- La sécheresse vaginale
- Les troubles de l’humeur
- La fatigue
- La baisse de la libido ou troubles de la sexualité
- Les difficultés de concentration ou de mémoire (troubles cognitifs)
Certains effets sont plus spécifiques selon le traitement :
- Les douleurs articulaires lors d’un traitement par anti-aromatases (exemestane, anastrozole, létrozole)
- Les douleurs musculaires (myalgies) lors d’un traitement par tamoxifène
Les effets indésirables durent-ils pendant toute la durée de l’hormonothérapie ?
Les symptômes liés à la carence en œstrogènes, comme les bouffées de chaleur, apparaissent chez environ 2/3 des patientes, un chiffre comparable à celui observé en ménopause naturelle.
Cependant, contrairement à une ménopause naturelle progressive, les traitements oncologiques (chimiothérapie, hormonothérapie) induisent une chute hormonale brutale, ce qui peut intensifier la fréquence et la sévérité des symptômes.
Même si ces effets peuvent persister pendant toute la durée du traitement, ils tendent souvent à s’atténuer avec le temps.
Que faire en cas d'effet indésirable lié à l’hormonothérapie ?
Il est conseillé de solliciter :
- Son équipe médicale hospitalière
- Les équipes de soins de support
- Son gynécologue
- Son médecin généraliste
Il existe des solutions médicamenteuses et non médicamenteuses pour prévenir et atténuer les effets indésirables.
Dans certains cas, le médecin peut proposer :
- Une pause thérapeutique
- Un changement de traitement hormonal
L’objectif est toujours de trouver un équilibre entre efficacité du traitement et qualité de vie.
Les autres questions fréquentes sur l'hormonothérapie du cancer du sein
- L'hormonothérapie augmente-t-elle le risque d'ostéoporose ?
- Y a-t-il un risque de dépression sous hormonothérapie ?
- L'hormonothérapie peut-elle provoquer des troubles du sommeil ?
- L'hormonothérapie affecte-t-elle la libido ?
- Quels types de contraception utiliser pendant l’hormonothérapie ?
- Le désir de grossesse et l’hormonothérapie sont-ils compatibles ?
- Quelle alimentation pendant l’hormonothérapie ?
- Quel est le niveau recommandé d'activité physique sous hormonothérapie ?
Pour en savoir plus
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