Traitements du myélome multiple

Tout myélome diagnostiqué ne nécessite pas forcément de traitement. Chez les patients dont la maladie est détectée précocement ou qui ne présentent pas de critères impliquant un traitement (critères CRAB ou SLiM CRAB), une simple surveillance est proposée. On dit alors que le myélome est indolent. 

Pour les autres patients, le traitement repose sur une association de plusieurs classes thérapeutiques (immunothérapie, thérapie ciblée, chimiothérapie, …) pour un effet synergique. Elles sont choisies selon les particularités du patient et ses antécédents. 

Le pronostic du myélome multiple a nettement évolué au cours de ces dix dernières années. Différentes lignes de traitement possibles, à partir de thérapies innovantes, ont conduit à rendre la maladie chronique. La survie s’est ainsi considérablement allongée, même si la maladie reste incurable. 

La prise en charge des patients atteints de myélome multiple devrait encore s’améliorer, alors que de nouvelles thérapies sont en cours d’évaluation dans le cadre d’essais cliniques nationaux réalisés à l’Institut Curie et gérés par l’Intergroupe Francophone du Myélome (IFM).

La chimiothérapie du myélome multiple 

La chimiothérapie contre le myélome multiple est de moins en moins utilisée, en tout cas seule, à la faveur d’immunothérapies et de thérapies ciblées. Le traitement repose en effet sur des associations de plusieurs molécules. 

Classiquement, chez les patients jeunes (âgés de moins de 65 ans), des greffes de cellules souches, appelées autogreffes, sont pratiquées, précédées d’une chimiothérapie intensive. 

La norme de référence pour les patients jeunes consiste en un protocole de six cures d’induction par immunologie et thérapie ciblée, appelé Dara-VRd, associant le daratumumab (Dara), le bortézomib (V), le lénalidomide (R) et la déxaméthasone (d). Ce traitement est suivi par une chimiothérapie intensive et une autogreffe de moelle osseuse. Viennent ensuite deux cures de consolidation et un traitement d’entretien par un immunomodulateur ou imid. 

En revanche, chez les patients de plus de 65 ans, l’autogreffe présente trop de risques. C’est pourquoi on administre généralement en première ligne une association d’immunothérapie-thérapie ciblée.

 

Plus d'informations sur la chimiothérapie à l'Institut Curie

 

L’immunothérapie du myélome multiple 

Parmi les nouvelles thérapies du le myélome multiple, figurent des molécules qui agissent sur le système immunitaire, comme l’anticorps monoclonal daratumumab, ciblant une petite molécule à la surface des plasmocytes anormaux appelée CD38. 

L’isatuximab est un autre anticorps monoclonal efficace qui, lui, cible les cellules myélomateuses exprimant aussi à leur surface l’antigène CD38. 

Les immunomodulateurs de la famille des imids, comme le revlimid ou le pomalidomide, qui présentent un effet anti-tumoral direct, sont aussi utilisés dans la prise en charge du myélome multiple. 

Enfin, dans le cas de récidive d’un myélome, de nouveaux agents d’immunothérapie sont désormais utilisés, comme les bispécifiques. Le teclistamab et l’elranatamab ont par exemple obtenu récemment une autorisation de mise sur le marché et peuvent être indiqués pour activer le système immunitaire.

 

Plus d'informations sur l'immunothérapie à l'Institut Curie

 

La thérapie ciblée du myélome multiple 

En thérapie ciblée, certains médicaments permettent d’inhiber le protéasome, responsable de la dégradation des protéines cellulaires, qui est un régulateur de la croissance et de la mort programmée des cellules (apoptose). Ils entraînent ainsi un blocage des cellules tumorales dans le cycle cellulaire et une réduction de leur prolifération. Parmi les inhibiteurs du protéasome, le bortézomib et le carfilzomib sont utilisés contre le myélome. 

Enfin, une nouvelle thérapie basée sur la technique des cellules CAR-T (chimeric antigen receptor) promet d’être particulièrement efficace pour les patients atteints de myélome multiple. Ce traitement consiste à reprogrammer les cellules immunitaires des malades, pour qu’elles reconnaissent spécifiquement les cellules cancéreuses et les détruisent. L’Institut Curie est pionnier en matière de développement de ces formes de thérapies cellulaires et géniques contre les cancers. 

L’Institut Curie abrite la plateforme CellAction (Cell therapy Acceleration and Innovation), intégrée au Paris-Saclay Cancer Cluster (PSCC) et accueillant de nombreuses expertises médico-scientifiques et des équipements de pointe. Elle est dédiée au développement de ces formes de thérapies cellulaires et géniques contre les cancers. Toutes les conditions sont réunies pour mettre en œuvre et suivre tous types de projets : découverte et validation de cible, ingénierie cellulaire, preuve de concept, recherche pré-clinique… jusqu’au produit prêt à la fabrication.

L’Institut Curie, 1er centre de lutte contre le cancer en France

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