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Mieux connaître les cellules dendritiques pour mieux combattre le cancer

22/04/2022
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A l’Institut Curie, les médecins et chercheurs de l’unité Immunité et cancer (Institut Curie, Inserm) ont identifié pour la première fois deux archétypes de maturation des cellules dendritiques, cellules clefs pour initier les réponses immunitaires.

Analyse pseudo-temps Caroline Hoffman

Analyse de pseudo-temps à partir des données transcriptomiques en cellules uniques montrant la maturation des cellules dendritiques à partir du sang jusqu’à leur maturation finale dans les tissus…

Publiés dans Nature Communications, leurs résultats permettent de mieux appréhender les mécanismes fondamentaux associés au cancer, aux allergies ou aux maladies auto-immunes, laissant entrevoir des perspectives thérapeutiques pour ces pathologies.

Les cellules dendritiques sont des cellules clefs du système immunitaire. Souvent décrites comme les sentinelles de l’organisme, elles patrouillent un peu partout pour débusquer les dangers éventuels puis alerter d’autres cellules du système immunitaire pour qu’elles entrent en action. Elles vont ainsi « maturer », migrer dans les ganglions, et activer les lymphocytes T capable de détruire les tumeurs.

A l’Institut Curie, les chercheurs de l’Unité Immunité et cancer (Institut Curie, Inserm) ont utilisé une large base de données in vitro pour étudier les types de maturation des cellules dendritiques. Pour la première fois, ils ont identifié deux types de maturations : l'un "Sécrétoire" (secretory) et l'autre "Aidant" (helper). Puis, en analysant les cellules dendritiques issues de différents cancers humains, ils ont découvert que les cellules dendritiques y avaient une maturation uniquement "Sécrétoire".

Cela nous permet de mieux comprendre les cellules dendritiques des tumeurs et de savoir comment les exploiter pour augmenter les réponses à l'immunothérapie, notamment en choisissant les bonnes combinaisons de traitements,

explique le Dr Caroline Hoffmann, médecin chercheur dans l’équipe « Stroma et Immunité », unité Immunité et cancer (Institut Curie, Inserm).

Les chercheurs ont montré que ces cellules sécrétoires sont liées au bon pronostic dans le carcinome épidermoïde de la tête et du cou et le cancer du sein triple négatif, et à la réponse à l’immunothérapie par blocage des points de contrôle dans le mélanome. Par ailleurs, ils ont pu montrer que la signature transcriptomique des cellules dendritiques sécrétoires était identique dans différents cancers et dans des pathologies inflammatoires non cancéreuses. La mise en évidence de ces nouveaux mécanismes fondamentaux de l’immunité ouvrent des perspectives clinique en matière d’immunothérapie.

Référence :

PD-L1 and ICOSL discriminate human Secretory and Helper dendritic cells in cancer, allergy and autoimmunity. Caroline Hoffmann, Floriane Noel, Maximilien Grandclaudon, Lucile Massenet-Regad, Paula Michea, Philemon Sirven, Lilith Faucheux, Aurore Surun, Olivier Lantz, Mylene Bohec, Jian Ye, Weihua Guo, Juliette Rochefort, Jerzy Klijanienko, Sylvain Baulande, Charlotte Lecerf, Maud Kamal, Christophe Le Tourneau, Maude Guillot-Delost & Vassili Soumelis.

Nature Communications 13, 1983 (2022). https://doi.org/10.1038/s41467-022-29516-w