Les cancers gynécologiques

17/01/2019
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A l’Institut Curie, toutes les pathologies cancéreuses touchant l’appareil génital féminin sont prises en charge : cancers de l’endomètre, du col de l’utérus, de l’ovaire, des trompes, de la vulve et du vagin.

Photo d'illustration gynéco pour Septembre turquoise
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Les différents types de cancers gynécologiques

Les cancers de l’endomètre (corps de l'utérus), du col de l’utérus, de l’ovaire et des trompes sont les principales localisations de cancers gynécologiques, c'est à dire touchant l’appareil génital féminin. Les cancers de la vulve et du vagin sont quant à eux beaucoup plus rares.

Plus de 17 000 femmes sont diagnostiquées d'un cancer gynécologique chaque année en France*.

Cancer de l’endomètre

Le cancer de l'endomètre est le plus fréquent des cancers gynécologiques : il se développe au niveau du corps de l’utérus (par opposition au col). En France, plus de 8 200 femmes par an sont diagnostiquées pour un cancer de l’endomètre *. Ce cancer survient à un âge médian de 65 ans, avec un pic d’incidence à 68 ans.

L’obésité, le diabète et un taux d’œstrogènes supérieur à la moyenne (hyperœstrogénie relative) augmentent le risque de survenue du cancer de l’endomètre. Dans 6 % des cas, il survient dans un contexte familial associé à un syndrome de Lynch : les femmes porteuses de cette prédisposition génétique présentent un risque élevé de développer un cancer de l’endomètre, mais aussi de cancer du côlon, de l’ovaire et des voies biliaires et urinaires.

C’est un cancer de bon pronostic à un stade localisé et la mortalité liée à ce cancer tend à diminuer ces dernières années. Son traitement consiste en une chirurgie associée ou non à une radiochimiothérapie selon le stade et une chimiothérapie pour les formes avancées.

Cancer de l’ovaire

Le cancer de l’ovaire touche environ 5 300 femmes par an en France*, à un âge médian de 65 ans. Dans 5 % à 10 % des cas, il survient dans un contexte de prédispositions génétique : Les femmes porteuses d’une mutation du gène BRCA 1 ou 2 ont un risque plus élevé de développer un cancer de l’ovaire. Dans ce cas, la maladie peut apparaître plus tôt, vers 50 ans. Une ablation préventive des ovaires et des trompes peut également leur être recommandée.

Le cancer de l’ovaire est souvent diagnostiqué tardivement, à un stade avancé, car il est "silencieux" ou se manifeste par des symptômes peu spécifiques : douleurs, distension abdominale, troubles du transit et pesanteur dans le bas-ventre. Il est diagnostiqué par un examen d’imagerie, un prélèvement tumoral et le dosage d’un marqueur appelé CA 125 dans le sang, qui permet également de suivre l’évolution de la maladie.

Lorsque la maladie est peu étendue, le traitement consistera en une chirurgie retirant les ovaires, l’utérus, les différentes chaînes ganglionnaires et toute autre lésion visible. Cette chirurgie est suivie dans la grande majorité des cas d’une chimiothérapie. A l'issue de la chimiothérapie, un traitement de maintenance oral et/ou intraveineux est souvent proposé.

Si le cancer est disséminé, une chimiothérapie peut être réalisée en première intention, pour réduire la taille et le nombre de lésions. Elle est suivie d’une chirurgie pour retirer toutes les lésions.

► Pour plus d'informations sur le cancer de l'ovaire

Cancer du col de l’utérus

Environ 3 100 femmes sont diagnostiquées d'un cancer du col de l’utérus chaque année en France*, à un âge médian de 50 ans. Sa fréquence est en diminution constante depuis 20 ans, grâce au dépistage régulier par frottis, qui permet de détecter des lésions précancéreuses.

Dans 95 % des cas, ces lésions précancéreuses résultent d’une infection par un papillomavirus (HPV) transmise sexuellement 15 à 20 ans plus tôt. C’est pourquoi la vaccination contre le HPV est recommandée aux filles et aux garçons entre 11 et 14 ans. Les lésions précancéreuses peuvent être retirées avant qu’elles ne deviennent malignes par conisation (ablation d'une partie du col de l'utérus en forme de cône).

Pour les cancers peu avancés, une chirurgie est pratiquée pour enlever l’utérus et les ganglions pelviens. Chez les femmes jeunes ayant un désir de grossesse et dont le cancer est peu évolué, on peut proposer un traitement préservant la fertilité.

Dans les formes avancées, le traitement repose sur l’association d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie, parfois suivie d’une chirurgie.

Cancer de la vulve et du vagin

Les cancers de la vulve et du vagin représentent moins de 5 % des cancers féminins. Ils surviennent majoritairement chez les femmes ménopausées, vers 70 ans en moyenne. Ils sont généralement précédés par une phase précancéreuse, faisant suite à une maladie de peau préexistante, le lichen scléreux, ou à une infection par le virus HPV.

Détectées précocement, les lésions précancéreuses peuvent être éliminées par une exérèse ou grâce à des traitements locaux. Le traitement des formes cancéreuses repose en première intention sur la chirurgie, parfois accompagnée d’une radiothérapie.

La prise en charge des cancers gynécologiques à l’Institut Curie

L’Institut Curie traite chaque année environ 400 nouvelles patientes atteintes de cancers gynécologiques, ce qui en fait l’un des plus premiers centres de prise en charge en France.

Les patientes y bénéficient d’un accueil dédié, sur les sites de Saint-Cloud et de Paris, où elles sont guidées dans leur parcours de soins. Un chirurgien reçoit chaque patiente et complète si nécessaire les informations à sa disposition par des examens complémentaires. Les modalités de la prise en charge sont discutées en réunion de concertation pluridisciplinaire, réunissant l’ensemble des spécialistes.

Les interventions chirurgicales sont réalisées autant que possible par cœlioscopie, grâce à de petites incisions pratiquées dans l’abdomen. Cette chirurgie dite mini-invasive est plus sûre, entraîne moins de problèmes post-opératoires et un rétablissement plus rapide. Quand la cœlioscopie n’est pas indiquée, les chirurgiens et anesthésistes de l’Institut peuvent pratiquer une opération chirurgicale traditionnelle (laparotomie).

Pour les cancers de la vulve, l’Institut travaille en partenariat avec des dermatologues spécialisés afin d’éviter des interventions mutilantes.

La recherche sur les cancers gynécologiques

L’Institut Curie permet aussi un large accès à l’innovation thérapeutique en matière de cancers gynécologiques. Des protocoles d’essais cliniques sont disponibles pour le traitement des cancers de l’ovaire, de l’endomètre et du col de l'utérus.

Des équipes de recherche comme celle de Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm à l’Institut Curie, ou celle de Marc-Henri Stern participent à mieux comprendre ces cancers et à mettre au point de nouvelles stratégies thérapeutiques.

 

* Source : Panorama des cancers en France 2023 - Institut National du Cancer