Actualité - Cancers du sein

Cancer du sein triple négatif : vers une nouvelle génération de thérapies jamais explorées

03/03/2022
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Particulièrement impliqué dans la recherche sur le cancer du sein triple négatif, l’Institut Curie mène différents projets pour améliorer les traitements des femmes atteintes de ce type de cancer agressif. Parmi eux, le projet d’envergure CASSIOPEIA.

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Parmi les 60 000 nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués par an en France, le cancer du sein triple négatif touche environ 15 % des patientes et les trois quarts d’entre elles ne répondent pas aux traitements. Figurant parmi les priorités de la stratégie décennale contre le cancer, ces cancers sont plus agressifs, avec un risque plus élevé de devenir métastatique et touchent souvent les femmes jeunes.

Un projet ambitieux contre le cancer du sein triple négatif

1er centre européen de prise en charge du cancer du sein, et fort de son expertise reconnue en biologie des tumeurs, en radiomique et en bioinformatique, l’Institut Curie met en oeuvre un projet ambitieux, CASSIOPEIA, en partenariat avec plusieurs partenaires industriels majeurs, pour apporter des solutions diagnostiques et thérapeutiques inédites aux femmes atteintes de cancers du sein triple négatifs.

Lauréat du programme Recherche hospitalo-universitaire en santé (RHU) en 2021, ce projet vise à mieux comprendre les cancers du sein triple négatif, notamment leur hétérogénéité afin d’identifier dès le diagnostic les patientes qui pourraient développer des résistances au traitement. Les équipes vont évaluer de nouveaux procédés de détection des métastases et des récidives précoces. L’ambition ? Développer des thérapies inédites ayant pour cible les fibroblastes, un type cellulaire très abondant dans les tumeurs, et pourtant non encore ciblé sur le plan thérapeutique.

« Fruit de nombreuses années de recherches sur le microenvironnement tumoral et sur les fibroblastes en particulier, nos travaux prennent désormais une dimension nouvelle », déclare Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm, cheffe de l’équipe Stress et cancer à l’Institut Curie, et investigatrice principale du projet CASSIOPEIA.

« Sur la base de ces découvertes récentes, nous avons développé un projet de recherche clinique ciblant spécifiquement des marqueurs au niveau des fibroblastes afin de visualiser le développement métastatique et améliorer la sensibilité à l’immunothérapie », précise le Pr François Clément Bidard, médecin chercheur en oncologie médicale à l'Institut Curie.

Anticorps drogues conjugués et immunothérapies

Parmi les innovations qui pourraient changer le pronostic des patientes dans un avenir proche et pour lesquelles des essais sont en cours : les anticorps drogues conjugués qui couplent dans une même molécule un anticorps et une chimiothérapie, ce qui permet d’amener la chimiothérapie au cœur des cellules tumorales. C’est le cas du Trodelvy, autorisé et disponible en France depuis le 1er novembre dernier.

L’efficacité du Trodelvy (le Sacituzumab govitecan) en terme de non progression de la maladie et de survie globale avait été rapportée dans le cadre de l’étude clinique internationale de phase 3 ASCENT, coordonnée en France par l’Institut Curie. « Avec un doublement de la survie globale, c’est le résultat le plus positif et le plus encourageant depuis de nombreuses années pour les femmes atteintes de cancer du sein triple négatif. Je suis aujourd’hui convaincue que cette nouvelle classe de médicament changera véritablement la donne dans les années à venir », explique le Dr Delphine Loirat, oncologue médicale à l’Institut Curie et investigatrice principale de l’étude ASCENT.

Concernant l’immunothérapie, les formes triples négatives font l’objet d’un très grand nombre d’essais cliniques en développement, portant en particulier sur des associations de chimiothérapies et d’immunothérapie(s).

Pour en savoir plus

► Plus d'informations sur le projet CASSIOPEIA

► Plus d'informations sur l'étude ASCENT